La volonté du Japon d'organiser les Jeux olympiques de Tokyo en 2020 sans ennui afin de démontrer la renaissance économique du pays est confrontée à des obstacles inattendus, au moment où les organisateurs sont éclaboussés par une panoplie de fiascos.

Les Jeux de 2020 ont été qualifiés de «quatrième flèche» dans l'ambitieux plan du premier ministre Shinzo Abe pour replacer le Japon à l'avant-scène sur l'échiquier mondial, après deux décennies de marasme économique. Mais plutôt que de redorer son blason, les pépins ternissent jusqu'ici son image.

La semaine dernière, les organisateurs ont supprimé leur logo olympique, précisant qu'il avait été retiré par son concepteur à la suite d'allégations de plagiat. Cette décision faisait suite à celle d'Abe en juillet de reléguer aux oubliettes les plans d'un nouveau stade national gigantesque que ses critiques comparaient à un immense casque de vélo, revoyant ainsi à la baisse la taille du projet dans l'espoir de réduire ses coûts du tiers - qui pourraient néanmoins atteindre jusqu'à 1,3 milliard $.

Certains détracteurs estiment que ces pépins démontrent que le Japon n'a toujours pas adapté ses manières singulières et opaques de prise de décision et de planification pour répondre aux attentes du 21e siècle en matière de transparence et de responsabilisation.

«Tokyo 2020 démontre de manière symbolique leur retard par rapport à la globalisation, a commenté Nancy Snow, une enseignante en communications à l'Université California State de Fullerton. C'est un désastre en termes de communication et de gestion de l'image.»

Les reculs ont coïncidé avec les données économiques décevantes et les importantes manifestations publiques contre une loi qui permettra à l'armée, qui est sous tutuelle depuis la ratification d'un traité pacifiste après la Seconde Guerre mondiale, d'avoir plus d'autonomie pour son implication dans les conflits armés.