Beaucoup de mesures sont en place pour protéger les athlètes canadiens gais et lesbiennes à Sotchi, a affirmé le président du Comité olympique canadien (COC) Marcel Aubut, réagissant mardi à la controversée loi russe contre la «propagande homosexuelle».

Témoignant en comité parlementaire à Ottawa à quelques mois de l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver, M. Aubut a assuré que le COC prend la situation au sérieux et qu'un comité de gestion de crise, qui est déjà fonctionnel, sera alors bien rodé.

Lors du comité, les députés ont interrogé à la fois M. Aubut et le ministre fédéral des sports, Bal Gosal, sur ce qui allait être fait à ce sujet.

La Russie a adopté une loi en juin qui interdit le militantisme en faveur des relations homosexuelles. Elle permet notamment l'imposition d'amendes aux individus accusés de diffuser de «la propagande de relations sexuelles non-traditionnelles» aux mineurs.

M. Gosal affirme avoir reçu l'assurance du Comité olympique international - qui est en contact avec le gouvernement russe - que la loi n'affectera pas les athlètes canadiens qui prendront part aux Jeux.

«La promotion et la protection des droits des homosexuels est un élément fondamental de la politique étrangère canadienne», a-t-il déclaré.

Les députés néo-démocrate et libéral siégeant sur le comité ont toutefois insisté, inquiets de ce qui pourrait arriver aux athlètes. Surtout que le ministre russe des Sports a contredit la position officielle du pays, en affirmant que la loi serait appliquée, même durant la période des Jeux, a souligné le député néo-démocrate Randall Garrison.

Alors que M. Aubut disait que rien ne devait distraire les athlètes de leur entraînement, M. Garrison a souligné que la menace présentée par la loi pouvait justement briser leur concentration. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) souhaite que le gouvernement mandate un consul spécifiquement pour s'occuper de ce type de problèmes, s'ils devaient survenir.

«Si chacun fait son travail afin de protéger les athlètes, les amis, les familles et l'équipe de support (...) s'il y a des perturbations, cela ne dérangera pas la performance des athlètes», assure M. Aubut.

Le gouvernement affirme que plusieurs officiers consulaires seront à Sotchi pour offrir aide et assistance au besoin, et qu'ils surveilleront attentivement ce qui s'y passe.

Quant à Marcel Aubut, il a insisté sur le droit absolu, pour tous, de faire du sport, sans égard à leur race, leur sexe ou leur orientation sexuelle.

«Les sports ne connaissent aucune limite», a-t-il ajouté.

Mais il a toutefois eu cette précision.

«Le travail du Comité olympique canadien n'est pas de prendre part à des débats politiques, comme commentaire général. Notre travail est de gagner».

Il a aussi rappelé que pour la première fois, tous les athlètes canadiens subiront des tests anti-dopage avant de s'envoler pour les Jeux.

L'annonce de cette mesure avait été faite plus tôt ce mois-ci.

«On a mis toutes les chances de note côté pour ne pas avoir de mauvaise surprise», a dit le président du COC.

Les deux langues officielles seront aussi respectées, a assuré M. Aubut. Le comité sera le défenseur de la langue française qui, après tout, est la langue des Jeux olympiques, a-t-il rappelé.

«Tout ce que l'on fait est 50/50 dans nos activités à Sotchi».

Les Jeux d'hiver auront lieu du 7 au 23 février 2014.