L'Allemand Thomas Bach, âgé de 59 ans, a été élu mardi à Buenos Aires neuvième président du Comité international olympique (CIO) où il succède au Belge Jacques Rogge en poste depuis 2001.

Bach, un avocat allemand de 59 ans, succède à Jacques Rogge, le Belge prenant sa retraite après un mandat de 12 ans à la tête du mouvement olympique.

Bach a été préféré à cinq autres candidats dans un scrutin tenu à bulletin secret. Il a recueilli 49 votes au deuxième tour pour s'assurer la majorité. Le Portoricain Richard Carrion a terminé au deuxième rang avec 29 votes.

Bach a reçu une ovation debout pendant presque une minute lorsque Rogge a ouvert l'enveloppe scellée pour annoncer sa victoire. Bach s'est légèrement incliné devant les délégués devant cette réaction chaleureuse et a remercié les membres dans plusieurs langues.

«C'est un signe de confiance que vous m'adressez», a déclaré Bach.

Champion olympique d'escrime qui a été à la tête du comité olympique allemand, Bach devient le neuvième président en 119 ans d'histoire du CIO. Il est le huitième Européen à en assumer la présidence.

Tous les présidents du CIO sont venus d'Europe à l'exception d'Avery Brundage, l'Américain qui a dirigé l'organisme de 1952 à 1972.

Bach est aussi le premier athlète olympique médaillé d'or à devenir président du CIO. Il a remporté l'or en escrime avec l'équipe d'Allemagne de l'Ouest en 1976.

«Je connais la grande responsabilité qui incombe au président du CIO, a poursuivi Bach. Ça me rend humble. Je veux  assumer cette tache en suivant mon credo: "Unité et diversité".»

«Je veux être un président pour tous. Cela signifie que je vais faire de mon mieux pour bien équilibrer les différents intérêts du mouvement olympique. C'est pourquoi je tiens à vous écouter et à entretenir un dialogue permanent avec vous tous. Vous devez savoir que ma porte, mes oreilles et mon coeur sont toujours ouvertes pour vous.»

Le premier grand défi de Bach sera les Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, en Russie, qui se tiendront du 7 au 23 février. L'événement a été jusqu'ici assombri par des dépassements de coûts, les soucis de sécurité et le tollé international suscité par la loi russe interdisant la propagande homosexuelle.

«Le premier défi sera de célébrer, mais nous devons aussi organiser les Jeux d'hiver de Sotchi, a déclaré Bach aux journalistes. Nous devons bien nous préparer et je suis sûr que les jeux seront un grand succès.»

Bach a ajouté qu'une autre priorité est de protéger la «crédibilité et l'intégrité des organisations sportives» et de donner aux membres du CIO plus de pouvoir dans la prise de décisions.

Bach a longtemps été considéré comme le favori en raison de son CV: ancien athlète olympique, membre de longue date du comité exécutif du CIO, président de la commission juridique, responsable de l'élaboration des politiques des enquêtes antidopage et négociateur des droits des télévisions européennes.

«C'est ce que moi et beaucoup d'autres avaient prévu, a déclaré le prince Albert de Monaco, membre du CIO. Je pense que c'était très clair. Vous ne pouvez pas remettre en cause son expérience et son leadership et sa grande connaissance du mouvement olympique et du monde du sport, ainsi que du monde extérieur. Je pense que nous avons élu un grand président.»

Bach est élu pour un mandat de huit ans. En 2021, il pourrait briguer un second et dernier mandat de quatre ans.

Bach a présenté à Rogge, âgé de 71 ans, la plus haute distinction du CIO, l'ordre d'or olympique.

Il a remercié Rogge pour «laisser un grand héritage et des bases solides» et a dit qu'il «compterait sur vos bons conseils» dans les années à venir.

Après avoir attribué les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo et ramener la lutte au programme des jeux, le CIO a complété le dernier de ses trois votes cruciaux: le choix de la personne pour le poste le plus puissant du sport international.

Les partisans de Bach avaient espéré une victoire au premier tour, mais une victoire au deuxième a néanmoins démontré qu'il disposait d'une grande base de soutien.

Carrion, qui préside la commission des finances du CIO et qui a négocié les lucratifs droits de télévision aux États-Unis, s'est révélé le seul aspirant sérieux de Bach.

Les autres candidats ont recueilli quelques votes seulement: le Singapourien Ng Ser Miang en obtenant six, le Suisse Denis Oswald cinq et l'Ukrainien Sergeï Bubka quatre. Le Tawaïnais C.K. Wu a été éliminé dès le premier tour.