Après avoir confié à Tokyo les Jeux de 2020 et remis la lutte sous les anneaux, le grand conclave olympique s'achèvera mardi à Buenos Aires avec le choix du successeur de Jacques Rogge à la présidence. Voici un portrait des six candidats en lice.

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Thomas Bach (Allemagne, 59 ans): le fleurettiste

L'Allemand possède tous les attributs pour succéder à Jacques Rogge: champion olympique (Montréal, 1976, fleuret par équipe), vice-président du CIO, parfait trilingue, ce diplômé en droit a été ou est président de toutes les commissions importantes (juridique, évaluation, marketing, droits TV et nouveaux médias). Certains observateurs croient que son statut de favori de longue date pourrait lui jouer des tours dans la dernière ligne droite.

Chances: 8/10

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Richard Carrion (Porto Rico, 60 ans): le banquier

PDG de la Banco Popular de Porto Rico et PDG de Popular Inc., il est président de la commission des finances du CIO depuis 2002. Il a fait gonfler les réserves du CIO de 100 millions à près de 1 milliard. Il a mené les négociations pour le contrat record de 4,38 milliards avec NBC pour la diffusion exclusive des JO aux États-Unis jusqu'en 2020. Il n'a pas l'aura d'ancien athlète de ses principaux rivaux et le poids politique de Porto Rico est ténu.

Chances: 5/10

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Ser Miang Ng (Singapour, 64 ans): le diplomate homme d'affaires

Vice-président du CIO, ce diplomate et homme d'affaires se veut le candidat du renouveau. Cet ancien concurrent en voile vise à devenir le premier président asiatique du CIO. Son haut fait d'armes est d'avoir organisé avec succès les premiers Jeux olympiques de la jeunesse, à Singapour, en 2010, une initiative chère au président sortant Jacques Rogge. Attachant et affable, il est populaire auprès des membres du CIO.

Chances: 5/10

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Denis Oswald (Suisse, 67 ans): le professeur-rameur

Professeur de droit émérite, le Suisse occupe la présidence de la Fédération internationale des sociétés d'aviron depuis 1989. Médaillé de bronze aux JO de Mexico en 1968, il est passé par toutes les commissions du CIO, présidant entre autres les commissions de coordination pour les Jeux d'Athènes et de Londres. Arbitre au Tribunal arbitral du sport, son parcours est sans taches. On le dit cependant peu intéressé par les jeux de coulisse politiques. Chances: 4/10

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Sergeï Bubka (Ukraine, 49 ans): le perchiste légendaire

L'Ukrainien est, de loin, l'athlète le plus accompli et le plus connu des six candidats. Quadruple olympien et médaillé d'or en 1988, il a battu à 35 reprises le record mondial du saut à la perche, marque qui tient toujours. À sa retraite après les JO de Sydney, il a rapidement gravi les échelons, devenant membre de la commission exécutive du CIO (2000 à 2008) et vice-président de la puissante fédération internationale d'athlétisme (IAAF) en 2007. Sa jeunesse pourrait faire croire aux membres votants qu'il a encore le temps.

Chances: 3/10

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Ching-Kuo Wu (Taïwan, 66 ans): l'architecte

Il est le candidat comptant le plus d'expérience comme membre du CIO (1988). Ancien joueur de basketball, il est président la fédération internationale de boxe amateur (AIBA) depuis 2006. À ce titre, il a contribué à débarrasser le sport de la corruption et a permis l'inclusion des femmes aux Jeux olympiques de Londres. Il ne semble pas avoir un grand ascendant auprès des membres et il serait étonnant que la Chine ne fasse pas des pressions pour empêcher qu'un Taïwanais accède au trône.

Chances: 1/10