À un an de la tenue des premiers Jeux olympiques d'hiver en Russie, la station balnéaire de Sotchi, au bord de la mer Noire, est un vaste chantier de construction s'étendant sur près de 40 kilomètres le long de la côte et 50 km dans les montagnes avoisinantes.

Une fois arrivé au nouvel aéroport de Sotchi, on ne peut échapper au vacarme des marteaux-piqueurs et de la machinerie qui étouffent le bruit des vagues et le chant des oiseaux.

Pour la Russie et ses dirigeants, les Jeux d'hiver de 2014 ne représentent pas qu'un événement sportif majeur: il en va de la fierté nationale.

Le président, Vladimir Poutine, a fait des JO son projet personnel. Déterminé à les utiliser pour montrer au reste du monde toute la puissance et la prospérité de la Russie, il a dépensé sans compter pour s'assurer que ces Jeux seront un succès.

Jeudi, Poutine sera à Sotchi pour présider une somptueuse célébration pour marquer le décompte d'un an menant à la cérémonie d'ouverture, prévue le 7 février 2014.

«Ce projet est totalement sous son contrôle et nous profitons d'un appui gouvernemental complet, a déclaré le président du comité organisateur des Jeux de Sotchi, Dmitry Chernyshenko. Ce sont vraiment ses Jeux, parce qu'il en reconnaît tout le pouvoir, le plus grand catalyseur pour apporter rapidement des changements positifs.»

Présentement, le coût officiel de ces Jeux d'hiver se chiffre à 51 milliards $ US, plus de quatre fois la somme estimée par la Russie au moment d'obtenir l'organisation des Olympiques, en 2007. Déjà, ces JO sont assurés d'être les plus chers de l'histoire, dépassant de loin les 40 milliards $ qu'aurait dépensés la Chine pour organiser les Jeux de Pékin, en 2008.

Pour Sotchi, au moins la moitié de cette somme provient des coffres de l'État, le reste étant fourni par des entreprises contrôlées par l'État ou des magnats russes.

Les coûts sont élevés puisque d'importantes infrastructures ont dû être construites en plus des sites de compétitions. Presque tout a été fait à partir de zéro. La plupart des sites de compétitions sont déjà complétés ou le seront dans les prochains mois, tandis que des armées de travailleurs sont affairées à bâtir des hôtels, les trois villages des athlètes et le centre des médias.

Presque toutes les artères majeures sont affectées par ces travaux, ralentissant davantage la circulation, ce qui fait que le trajet de 25 km entre l'aéroport et le centre-ville peut prendre plus de deux heures.

L'énormité du chantier dépasse l'entendement, mais Chernyshenko est convaincu que tout sera prêt à temps.

«Nous construisons toutes les infrastructures selon les échéanciers et en respectant le budget», a-t-il dit.

Les Jeux de 2014, qui se termineront le 23 février, accueilleront plus de 3000 athlètes qui se disputeront les 98 médailles dans sept sports et 15 disciplines. Au programme, 12 nouveautés, dont le saut à ski féminin et le slopestyle en ski et surf des neiges.

Cette ville du sud de la Russie ne constitue pas, à première vue, un lieu particulièrement propice à la tenue de Jeux d'hiver. Avec son climat subtropical, Sotchi était auparavant reconnue comme un site de villégiature pour les touristes des autres provinces russes. Les montagnes au nord-est de la ville voyaient peu de skieurs alpins, un sport jugé élitiste à l'époque soviétique.

Mais au cours des récentes années, ces montagnes ont été transformées en un moderne centre de ski, avec ses remontées mécaniques, ses luxueux chalets et ses nouveaux hôtels. Le Wi-Fi gratuit va de soi, même à 2300 mètres d'altitude. La Russie espère que les Jeux feront que Sotchi deviendra une destination de choix toute l'année durant.

Tous les sports intérieurs, dont le patinage artistique, le patinage de vitesse, le hockey et le curling, seront présentés au centre-ville, dans cinq nouveaux arénas déjà construits.

La seule infrastructure urbaine à construire est le Stade olympique, où auront lieu les cérémonies d'ouverture et de clôture.

Afin que les athlètes du monde entier se familiarisent avec les sites de compétitions, 22 épreuves tests y seront disputées cet hiver et ce printemps.