C'est le nageur québécois Benoît Huot qui a été choisi comme porte-drapeau du Canada pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Londres. dimanche.

Huot a été médaillé d'or, d'argent et de bronze à ces jeux.

Il a donné le ton pour Équipe Canada en remportant la première médaille du pays, celle d'or, dans le 200 m quatre nages individuel, en battant un record du monde. Il a par la suite enlevé la médaille d'argent dans le 400 m nage libre et celle de bronze dans le 100 m dos.

Au fil de ses quatre participations aux Jeux paralympiques, Benoit Huot a décroché 19 médailles, dont neuf en or.

Roy septième au marathon

Les Sherbrookois Diane Roy et Michel Filteau ont participé à la toute dernière épreuve de para-athlétisme présentée aux Jeux paralympiques de Londres, en prenant part au marathon T54 de 42,2 km, dimanche matin.

Participant à sa cinquième épreuve des Jeux, Roy a décroché la septième place du marathon, avec un temps d'une heure, 53 minutes et deux secondes.

«Dans ma préparation, je ne m'étais pas concentrée sur le marathon, a-t-elle déclaré. Avant d'arriver à Londres, j'avais fait un 40 km une seule fois, de façon relaxe. Aujourd'hui (dimanche), ça roulait à haute vitesse et c'était épuisant.»

Roy a conclu le marathon à 6:27 de la médaillée d'or, l'Américaine Shirley Reilly, qui a bouclé le parcours en 1:46,33. La Britannique Shelly Woods a mis la main sur l'argent en accusant une seconde de retard sur Reilly, mais étant une seconde plus rapide que la médaillée de bronze, la Suissesse Sandra Graf.

À Londres, Roy a également terminé quatrième au 1500 m T54, cinquième au 400 m T54, huitième au 800 m T54, ainsi que neuvième au 5000 m T54.

De son côté, Filteau a terminé le marathon en 1:47,39, ce qui lui a permis d'obtenir la 26e position, avec 17:19 de retard sur le gagnant.

Incapables d'arrêter Batt

Par ailleurs, l'équipe canadienne de rugby en fauteuil roulant s'est inclinée en finale pour la médaille d'or, dimanche. Opposés aux Australiens, les représentants de l'unifolié ont été défaits 66-51 et ont dû se contenter de la médaille d'argent.

En grande finale, les joueurs menés par l'entraîneur Kevin Orr ont été incapables de stopper le joueur vedette des Australiens, Ryley Batt, qui a marqué à lui seul 37 des 66 points de son équipe.

«Il est dur à contrôler. Nous avions trois ou quatre joueurs sur lui et il finissait toujours par trouver un trou où sortir. Ce n'était pas facile», a convenu Patrice Simard, l'un des deux joueurs québécois dans l'uniforme canadien. Fabien Lavoie est l'autre Québécois de l'équipe.

Les Canadiens ont tout de même amélioré leur performance des Jeux de Pékin où ils avaient ravi le bronze. Il s'agissait de la dernière épreuve impliquant des Canadiens aux Jeux paralympiques. La cérémonie de clôture se déroulera à compter de 20 h 30, heure locale.

Dernières compétitions à Londres qui passe le témoin à Rio

La flamme paralympique devait s'éteindre dimanche soir à Londres, après d'ultimes compétitions au coeur même de la ville et une cérémonie dans le stade olympique de Stratford qui tournera la page d'un été placé sous le sceau du sport de haut niveau et entamé avec les JO.

Outre les finales de rugby-fauteuil, très spectaculaires, et de football à sept (infirmes moteurs cérébraux), le spectacle s'est transporté dans la rue, avec quatre marathons dont le coup d'envoi a été donné près du palais de Buckingham, au centre de la capitale.

Des milliers de Londoniens se sont massés le long du parcours de 42 km pour encourager les athlètes en fauteuils, amputés ou malvoyants, à commencer par le Britannique David Weir, qui a raflé une 4e médaille d'or.

Une nouvelle preuve de l'engouement populaire suscité par ces Jeux dont les 2,7 millions de tickets ont été écoulés et qui se sont tenus devant des gradins combles.

Le coureur vedette sud-africain Oscar Pistorius, amputé des deux jambes, en a eu lui aussi une démonstration samedi soir. Le public lui a réservé une véritable ovation après sa victoire écrasante sur le 400 m, assortie d'un record du monde, effaçant le mauvais souvenir de ses titres perdus aux 100 et 200 m et de la polémique lancée sur les prothèses de ses adversaires, censées les avantager.

Plus de 4 millions de Britanniques ont aussi suivi sa course à la télé, selon la chaîne Channel 4, détentrice des droits de diffusion.

«C'est une des compétitions les plus incroyables auxquelles j'aie jamais participé», a souligné le sprinteur, surnommé «Blade Runner» en raison de ses prothèses, des lames de carbone en forme de pattes de félin.

«Ça a été phénoménal. Je pense que la perception du handisport a changé chez tout le monde», a-t-il ajouté, en signant des autographes à tour de bras.

Ces Jeux se sont «plutôt sacrément bien» passés, a renchéri Sebastian Coe, le président du comité d'organisation, maniant l'euphémisme à la manière britannique. «Je pense que les gens ne considéreront plus jamais les personnes handicapées de la même façon», a-t-il ajouté.

Chine impériale

La presse britannique s'enthousiasmait aussi de cet «été de rêve», avec le sans-faute de l'organisation des JO début août, puis à partir du 29, les Paralympiques «les plus réussis» de l'histoire: plus de 160 pays, quelque 4.200 athlètes et une couverture médiatique sans précédent.

Ils ont «sans aucun doute changé pour toujours l'attitude que ce pays avait envers le handicap», pense également le Times.

Au plan sportif, ces compétitions ont été marquées par l'écrasante domination de la Chine (231 médailles, dont 95 d'or), devant la Russie (101, 35 d'or) et la Grande-Bretagne (119, 34 d'or). 251 records mondiaux ont été battus, contre 279 à Pékin.

La France n'arrive qu'en 16e position (45 médailles, 8 d'or), grâce notamment aux succès des athlètes Assia El Hannouni et Amélie Le Fur.

Une cérémonie «riche en émotions», selon les organisateurs avec en vedette le groupe Coldplay, et peut-être Jay-Z et Rihanna. Mais leur présence n'a pas été confirmée par les organisateurs qui entretiennent le suspense.

La cérémonie devrait mettre également à l'honneur des soldats blessés au combat. Les athlètes devraient descendre une dernière fois dans le stade pour dire au revoir aux 80.000 spectateurs.

Londres passera ensuite le relais à Rio de Janeiro, hôte des Jeux en 2016, qui a promis de «placer la barre encore plus haut». La flamme olympique s'éteindra alors dans la capitale britannique, berceau des Paralympiques inventés par un neurologue en 1948 pour distraire ses patients.

Mais les Londoniens n'en ont pas tout à fait fini avec les Jeux: une grande parade sera organisée lundi dans les rues avec les athlètes britanniques des JO et des Paralympiques.

Avec Nathalie Auriol, Agence France-Presse