Les fameuses lames en carbone des coureurs des Jeux paralympiques, qui sont de nouveau au centre d'une controverse, font l'objet de tests ultra-précis de la part des instances paralympiques, pour assurer l'équité entre compétiteurs.

Furieux d'avoir perdu son titre sur 200 m dimanche soir, le Sud-Africain Oscar Pistorius a lui-même relancé une polémique sur les avantages réels ou supposés des lames de ses adversaires, qu'il estime trop longues par rapport aux siennes.

Mais selon le directeur médical et scientifique du Comité international paralympique (CIP) Peter Van Der Vliet, «le système est le meilleur possible».

La taille maximale des prothèses est calculée grâce à une formule mathématique, fondée sur la longueur de l'avant-bras du sportif et sur la distance qui sépare la poitrine (sternum) de l'extrémité du ou des moignons, explique-t-il.

Le résultat est majoré de 3,5 %, de façon à compenser le fait que l'athlète amputé n'utilise pas ses orteils pour courir.

Dimanche soir, comme avant toute course, les compétiteurs ont été mesurés plusieurs fois pour vérifier que tout était en règle, selon les organisateurs.

Ce système a été mis au point en concertation avec les athlètes, les entraîneurs et les fédérations, avant d'être soumis à la direction du CIP.

La question des équipements techniques, de même que l'élaboration des catégories de handicap, est un processus complexe en évolution constante, ajoute M. Van Der Vliet. Ce sont des spécificités propres au handisport.

«Pas la lame qui fait la course»

La polémique autour de Pistorius a montré combien le sujet était complexe: «On ne peut pas comparer les lames ou les prothèses, elles sont toutes uniques», car fabriquées sur mesure, dit encore M. Van Der Vliet.

Avant les jeux Olympiques, auxquels il a participé, le Sud-Africain a lui-même dû prouver que ses lames, qui peuvent coûter jusqu'à 10.000 euros l'unité, ne l'avantageaient pas par rapport aux valides. Certains spécialistes estiment notamment qu'elles lui permettent de dépenser moins d'énergie.

«Ce n'est pas la lame qui fait la course, mais la personne qui court», explique en revanche Donna Fischer, spécialiste des prothèses de la société Ottobock, chargée des réparations du matériel aux jeux.

Pour autant, concède Peter Van Der Vliet, il n'y a pas d'étude globale sur l'influence des prothèses sur les performances sportives.

«Il faudra étudier davantage l'aspect technologique», ajoute-t-il, assurant que le CIP le ferait.