L'Agence mondiale antidopage affirme que de nouvelles recherches dont les conclusions seront publiées avant les Jeux olympiques de Londres démontreraient qu'il y a jusqu'à un athlète sur 10 à l'échelle internationale qui consomme des substances dopantes.

Jusqu'à maintenant, à la lumière des statistiques découlant des tests antidopage effectués annuellement, on estimait que de 1 à 2% des athlètes trichent, a fait savoir le directeur général de l'AMA David Howman, mardi.

L'AMA finance toutefois présentement des projets de recherche sur l'incidence du dopage chez les athlètes qui disputent des compétitions internationales. Les conclusions devraient être connues avant que les JO ne commencent en juillet, a indiqué Howman.

Celui-ci a déclaré qu'à la suite des données préliminaires, il est permis de conclure que le pourcentage observé pourrait s'élever dans «les deux chiffres». Howman a reconnu que si c'est effectivement le cas, c'est signe qu'il y a «un problème qui n'est pas géré aussi bien qu'il devrait l'être».

Howman n'a fourni aucun détail sur la façon dont les recherches sont menées, ni sur la méthodologie ou l'identité des chercheurs.

Dans une entrevue avec l'Associated Press, il a souligné le fait que la recherche n'est pas finalisée et il a laissé entendre qu'il serait prématuré de conclure que 10% des athlètes qui seront présents à Londres pourraient tricher.

«Les gens vont aux Jeux olympiques alors qu'ils sont très bien préparés pour un grand événement, en sachant que s'ils commettent une erreur, il s'agirait de la pire honte qu'ils pourraient vivre. Les chances que des gens prennent des raccourcis sont donc moindres, a déclaré Howman. Le tricheur maladroit va être dépisté, et probablement dépisté lors de tests effectués avant les Jeux. L'athlète plus sophistiqué pourrait tenter sa chance. Mais le programme sera élaboré.»

«Il y a un effort concerté de la plupart des pays d'exposer les tricheurs avant qu'ils se rendent à Londres; c'est là quelque chose qu'il faut encourager, a indiqué le président de l'AMA John Fahey à AP. Les chances que des tricheurs réussissent leur coup à l'occasion des Jeux de Londres sont passablement réduites.»

«Nous ne devrions pas faire preuve de complaisance, rester à ne rien faire et croire que nous avons affaire à seulement 1 ou 1,5% de la population des athlètes d'élite (qui trichent), a par ailleurs noté Howman. L'incidence pourrait être beaucoup plus élevée, et les données préliminaires de nos recherches indiquent que c'est le cas.

«C'est très facile d'attraper le tricheur maladroit, a-t-il ajouté. Mais le tricheur sophistiqué devient de plus en plus difficile à débusquer et c'est là un grand défi pour le mouvement antidopage.»