Le président du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, croit que des Jeux olympiques à Québec contribueraient à créer un sentiment d'unité nationale, au-delà des questions de langue et de Constitution.

M. Aubut a rappelé lundi que c'est ce qui s'est produit l'an dernier lors des Jeux de Vancouver, où tous les différends sont disparus pour laisser place aux athlètes.

«C'est un pays qui n'est plus le même, a-t-il dit. On n'a jamais vu un rassemblement de «support» aussi étendu et fort qui venait de tous les coins du pays. On ne parlait plus de langue, on ne parlait plus de Constitution, on ne parlait plus de rien. On était derrière nos athlètes et on voulait qu'ils performent.»

Lors d'un point de presse, à la suite d'une allocution en marge du Carnaval de Québec, M. Aubut a expliqué que la tenue d'épreuves olympiques offre l'occasion d'accomplir beaucoup pour la construction d'une nation. Selon l'avocat, qui a pris la parole devant des représentants du milieu des affaires, rien ne permet de rassembler ainsi les gens.

«Ça crée une méchante «job» au niveau de bâtir une nation, a-t-il dit. Il n'y a rien qui rassemble plus que ça. Moi, je n'ai jamais rien vu de magique comme ça pour mettre tout le monde ensemble.»

L'an dernier, la présence prépondérante de l'anglais lors de la cérémonie d'ouverture à Vancouver avait pourtant suscité des critiques envers l'organisation.

M. Aubut a refusé de commenter, lundi, des extraits d'un livre, publiés récemment, dans lesquels John Furlong, qui a dirigé l'organisation des Jeux de Vancouver, revient sur la polémique.

Tout au plus, M. Aubut a-t-il évoqué la sensibilité de M. Furlong envers la nécessité d'assurer la place du français lors de l'événement. «Il était super sensible à ça et il voulait vraiment faire un effort pour que ça marche», a-t-il dit.

M. Aubut a affirmé que durant les Jeux de Vancouver, la fierté nationale a pris le dessus sur tout le reste.

«On était fier d'avoir les jeux au Canada, a-t-il dit. J'ai senti ça fort, vibrant, en-dedans de moi, et j'ai partagé ça avec John Furlong, avec mes collègues, et tout le monde ressentait la même fierté. Et c'est pour ça que je dis que c'est un pays qui ne sera plus le même.»

Alors qu'un rapport évaluant les possibilités d'une candidature de la ville de Québec aux Jeux olympiques est attendu au cours des prochains jours, M. Aubut a rappelé qu'il s'agit d'un processus long et complexe.

Le maire de Québec, Régis Labeaume, a exprimé sa tiédeur face à cette éventualité, à la suite de réserves exprimées par la Fédération internationale de ski (FIS) relativement à la capacité de tenir une descente masculine dans la région.

Le président du COC a souligné lundi qu'en moyenne, il faut trois tentatives aux villes qui obtiennent l'organisation des épreuves.

«Patience et persévérance, c'est comme ça que ça se gagne les Olympiques, a-t-il dit. Et si vous ne vous mettez pas un stress démesuré, vous allez être encore un meilleur promoteur de votre candidature.»

M. Aubut, ancien propriétaire des Nordiques, qui ont quitté Québec en 1995, a déclaré qu'il militait activement en coulisses pour promouvoir le retour d'une équipe de hockey professionnel dans la ville, ce qui passe par la construction d'un nouvel aréna.

Alors que le gouvernement fédéral réclame une plus grande participation du secteur privé dans le projet d'infrastructure, avant de décider s'il investit des fonds publics dans le projet, M. Aubut s'est montré plutôt d'avis contraire.

«À mon avis, ça va être plus facile, une fois que t'annonce ça, que ça se fait (avec des fonds publics) que le privé va rentrer, et tant mieux s'il y en a mais ce n'est pas essentiel», a-t-il dit.