Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs ont salué par une joyeuse exclamation l'embrasement de la vasque qui a marqué vendredi soir à Vancouver l'ouverture des Jeux paralympiques d'hiver 2010, les premiers disputés au Canada.

Samedi, plus de 500 athlètes handicapés de 45 pays commencent à s'affronter dans plusieurs disciplines, telles le ski alpin, le ski de fond, le biathlon, le curling en fauteuil roulant et le hockey sur luge.

L'ouverture des Jeux a été proclamée par la gouverneure générale Michaëlle Jean, en présence du Premier ministre du Canada Stephen Harper et de plusieurs chefs amérindiens.

Le spectacle précédant la cérémonie a mélangé recueillement et culture pop, émotion, effets spéciaux sophistiqués et participation décontractée des spectateurs.

Ceux-ci, portant des ponchos de couleur en plastique, ont agité des pompons lumineux, dansé sur leurs sièges et chanté, crié et applaudi pendant que les équipes nationales d'athlètes handicapés entraient dans le stade en fauteuils roulants ou sur des béquilles.

Tous ont été salués chaleureusement, un cri assourdissant accueillant l'entrée en dernier des Canadiens.

«Ces Jeux seront fantastiques», a déclaré peu avant le président du Comité international paralympique (CIP), le Britannique Philip Craven. Il devait ensuite faire plaisir aux Canadiens francophones, en prononçant son discours officiel en grande partie dans la langue de Molière qu'il manie avec aisance.

Quelque 5000 artistes ont participé à l'ouverture de la grande fête handisport. Un des moments forts du spectacle à l'allure de concert de rock a été une «flash mob dance» -danse surprise- conduite par un danseur handicapé québécois, Luca «Lazy Legz» Patuelli, à laquelle se sont joints tous les spectateurs ayant rempli le stade BC Place, soit 60 000 personnes, selon les organisateurs.

Esprit gardien

Puis un Ancien amérindien a raconté l'histoire d'un esprit gardien depuis le sommet d'une grande colline artificielle équipée de gadgets à effets spéciaux, et deux soldats canadiens invalides ont hissé le drapeau du CIP.

De grands ballons blancs ont servi d'illustrations à l'histoire du mouvement paralympique depuis une première compétition organisée en 1948 pour les vétérans britanniques de la Seconde guerre mondiale.

Enfin, la flamme olympique a fait son entrée, portée par Betty et Rolly Fox, parents du héros national canadien Terry Fox, à l'origine du mot d'ordre des Jeux, «un esprit qui inspire».

Fox est mort en 1981 à l'âge de 22 ans, après avoir parcouru sur une jambe 5300 km en 143 jours pour collecter des fonds destinés à la recherche sur le cancer. Sa maladie a interrompu sa course, mais son exemple a inspiré des courses annuelles dans une trentaine de pays qui permettent de collecter des millions de dollars.

Les jeux Paralympiques débutent moins de deux semaines après la fin des JO d'hiver. Comme ces derniers, ils se déroulent à Vancouver et dans la station de ski de Whistler.

Les athlètes paralympiques sont beaucoup moins nombreux que les Olympiens. Tout comme les journalistes venus décrire leurs exploits: 600 au lieu des 10.000 qui ont couvert les compétitions en février.

Et, contrairement aux JO, la cérémonie d'ouverture n'a pas été transmise en direct par les télévisions canadiennes.

Les Jeux s'ouvrent sous un ciel nuageux et par un temps froid, avec de la neige fraîche et une faible visibilité dans les montagnes. Des descentes d'entraînement ont d'ailleurs dû être annulées cette semaine pour cette raison.