Le suspense s'achève. C'est aujourd'hui que les 106 membres du Comité international olympique (CIO) choisiront la ville organisatrice des Jeux d'été de 2016. Ils sont tous réunis à Copenhague, au Danemark, pour voter après avoir entendu les présentations des quatre candidates.

Si Rio de Janeiro et Chicago sont considérées par plusieurs comme les favorites aux dépens de Madrid et Tokyo, rien n'est encore joué, estime le vice-président du CIO, Chiharu Igaya, qui a confié cette semaine que les quatre villes étaient à égalité. L'élection sera «l'une des plus serrées de l'histoire», selon le président du CIO, Jacques Rogge.

Plusieurs membres du CIO ont affirmé ces jours-ci ne pas avoir encore arrêté leur choix. Les heures précédant le vote seront donc cruciales. Et les hauts dirigeants américain, brésilien, espagnol et japonais en sont bien conscients.

Le président des États-Unis, Barack Obama, a pris le chemin de Copenhague hier soir pour tâcher en quelques heures d'emporter l'adhésion du CIO. M.Obama sera à pied d'oeuvre juste à temps pour plaider la cause de sa ville d'adoption devant les membres électeurs.

Il sera aux côtés de son épouse Michelle, arrivée dès mercredi pour mener un lobbying intensif en faveur de Chicago, la ville où elle est née. La première dame, qui est accompagnée de la célèbre animatrice Oprah Winfrey, a reçu des membres du CIO dans sa suite hôtelière, hier.

Mme Obama devait initialement faire le voyage en solo, mais puisque le vote s'annonce serré, le président a bousculé son emploi du temps pour faire un aller-retour express. Les Obama doivent quand même rencontrer la reine Marghrete et le prince consort Henrik, et le premier ministre Lars Loekke Rasmussen.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, arrivé à Copenhague mercredi, a lui aussi rencontré des membres du CIO. Hier, pendant son discours, il a clamé un «Oui, nous pouvons» en portugais, en écho au célèbre «Yes we can» de Barack Obama. Lula base son argumentaire sur la légitimité de son pays à organiser les premiers Jeux olympiques de l'histoire en Amérique du Sud. «J'ai 63 ans et jamais je n'ai vécu un moment où le Brésil était dans une telle santé économique, où les Brésiliens avaient autant confiance en eux. Nous allons changer les bidonvilles en banlieues, changer nos mentalités, donner une chance à la jeunesse et les Jeux seront un accélérateur», a déclaré le président brésilien, hier. Le premier ministre espagnol, José Luis Zapatero, s'est dit «confiant» que la candidature de Madrid soit retenue, bien que ses chances soient plus minces. Lui aussi à Copenhague, il a discuté avec une cinquantaine de votants pour «connaître leurs préoccupations».

Après avoir été longtemps favorite, Tokyo a une nouvelle fois fourbi ses meilleures armes: «Nous pouvons garantir une sécurité financière totale dans des temps financièrement difficiles et nous avons déjà 4 milliards de dollars en banque», a rappelé Ichiro Kono, patron de la candidature. «Nos Jeux seront un spectacle montrant au monde comment résoudre ses problèmes», a-t-il ajouté, rappelant que le «solide» projet nippon était le «plus respectueux en ce qui concerne l'environnement».

Le déroulement du vote

Apogée de plusieurs années de campagne, dont 18 mois intensifs depuis la publication par le CIO de la liste des finalistes, la journée de l'élection de la ville organisatrice des Jeux olympiques de 2016 sera ouverte par l'arrivée de Barack Obama.

Les délégations de Chicago, Tokyo, Rio de Janeiro et Madrid feront tour à tour une présentation de 45 minutes devant les 106 membres du CIO réunis à Copenhague. Le vote a lieu à huis clos et à bulletins secrets grâce à des boîtiers électroniques. Si, après le premier tour, aucune ville n'obtient la majorité absolue, celle qui recueille le plus faible nombre de voix est éliminée. On procédera à un deuxième tour et, si nécessaire, à un troisième.

Le nom de la grande élue sera annoncé en soirée par le président du CIO, Jacques Rogge, qui aura pu auparavant décider de voter en cas d'égalité au dernier tour. Le résultat sera connu entre 18h30 et 19h, heure locale (12h30 et 13h à Montréal).

Avec l'Associated Press et l'Agence France-Presse