L'élection de la ville hôte des JO 2016, qui aura lieu vendredi à Copenhague, sera «l'une des plus serrées de l'histoire» prédisait il y a quelques semaines le président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge.

Voici les points clés qui feront pencher le vote du côté de Rio, Chicago, Madrid ou Tokyo.

Dossier technique et rapport de la Commission d'évaluation:

Détaillant l'implantation et la compacité des sites, le système de transport, les capacités d'hébergement, le dossier technique est connu depuis longtemps. Les experts du CIO l'ont noté début 2008 accordant une excellente appréciation au projet de Tokyo.

Le 2 septembre dernier, la commission d'évaluation a livré ses propres conclusions sur la partie technique, auxquelles elle a ajouté d'autres critères comme l'engagement financier des autorités publiques auprès des candidates, ou le soutien populaire au projet olympique, modérant nettement l'avantage pris par Tokyo et hypothéquant les chances de Madrid.

Pourtant, lors des précédents votes, l'influence du rapport de la commission sur les électeurs semble avoir faibli puisque les deux villes élues pour 2012 et 2014 ne sont pas celles qui avaient obtenu les meilleures appréciations.

Si un mauvais dossier est sûr de perdre, le meilleur n'est jamais assuré de l'emporter.

+: Chicago

-: Madrid

Rotation des continents:

Ce principe non écrit dans les tables de la loi olympique («Le CIO ne recommande en rien la rotation», précise l'institution) imprègne pourtant depuis des décennies le vote des membres. Depuis Londres (1948) et Helsinki (1952), jamais deux villes du même continent n'ont organisé consécutivement les JO. Après Pékin 2008, Londres 2012, il reviendrait donc au continent américain d'organiser les Jeux de 2016.

+: Chicago, Rio

-: Madrid, Tokyo

Lobbying:

Il est intense et crucial jusqu'à l'ultime minute. Selon Jacques Rogge, président du CIO, la présence de chefs d'État peut être «décisive» en cas de vote serré. Et que viennent faire les grands de ce monde à Copenhague sinon du lobbying?

A ce titre, l'annonce du renfort de Barack Obama pour quelques heures a donné un coup de fouet à Chicago. Son épouse Michelle et le président brésilien Lula pour Rio ont pris de l'avance et rencontrent depuis mercredi les membres du CIO identifiés comme indécis.

Le roi d'Espagne Juan Carlos et le Premier ministre Yukio Hatoyama travaillent eux plus discrètement. Mais la présence ne fait pas tout: En 2005 à Singapour, le président Jacques Chirac avait consenti à un voyage express pour soutenir la candidature, favorite, de Paris à Singapour.

Tony Blair, lui avait reçu durant deux jours les Olympiens dans sa suite.

+: Chicago, Rio

-: Madrid, Tokyo

Présentation:

Comme l'appréciation de la commission d'évaluation, la présentation offerte le jour du vote aux électeurs du CIO ne fait pas gagner une ville si elle est réussie mais peut tout gâcher si elle est de mauvaise qualité. Paris, toujours, en avait fait l'amère expérience en 2005 en présentant un film où il était question de tout sauf de sport et d'olympisme. Au regard des «brouillons» que les villes ont laissé filtrer, le show carioca, avec Lula et Pelé, promet beaucoup.

+: Rio, Chicago

-: Tokyo, Madrid

Report des voix:

À 18h00 vendredi, heure théorique de début du vote, les dés ne seront pas totalement jetés. Les partisans de la ville éliminée au premier tour pourront, par le jeu des reports de voix, faire pencher la décision dans un sens où l'autre. Et le sens ne sera pas le même selon que telle ou telle ville aura été battue d'entrée.

La connexion prévisible entre Madrid et Rio jouera-t-elle? Le lien Chicago-Tokyo sera-t-il opérant? Les membres du CIO sont imprévisibles et surtout totalement insensibles aux consignes de vote données par les villes.