La commission d'évaluation du Comité international olympique chargée d'expertiser les candidates à l'accueil des JO 2016 entame samedi un périple d'un mois au cours duquel elle sera, actualité oblige, très pointilleuse sur les garanties financières apportées par Chicago, Tokyo, Rio de Janeiro et Madrid.

C'est le président du CIO lui-même qui, la semaine dernière, a donné au groupe d'experts le fil rouge de ses visites: «Sept ans, c'est une éternité. On ne sait pas ce qui se passera en 2016 mais dans les circonstances actuelles, la commission fera particulièrement attention aux garanties présentées», avait déclaré Jacques Rogge, tout en se disant persuadé que les quatre villes en lice étaient suffisamment armées pour faire face à leurs engagements financiers vis-à-vis des JO.

Une fois passé au crible ce point crucial pour la pérennité économique d'un mouvement olympique qui traverse presque sereinement la crise, les dix experts de la commission, emmenés, comme pour les JO 2012, par la Marocaine Nawal El Moutawakel, vont revenir aux fondamentaux de l'évaluation et vérifier sur place si la réalité colle aux images sur papier glacé des dossiers de candidature remis en février.

Aide à la décision

Les principales préoccupations du CIO sont identiques d'une olympiade à l'autre et la commission aura comme d'habitude quatre jours dans chaque ville pour les ausculter: les hébergements sont-ils prévus en qualité et nombre suffisants? Les Jeux sont-ils suffisamment compacts pour éviter les encombrements olympiques? Le système de transport est-il performant et réaliste? Les sites à construire auront-ils une vie après les Jeux? Le budget est-il tenable? Les Jeux Paralympiques sont-ils bien intégrés au projet?

Une fois que toutes ces interrogations auront reçu une réponse, la commission décernera l'appréciation tant attendue par les impétrantes. Un «dossier de très grande qualité», comme avaient été jugés ceux de Paris et Londres pour 2012, ou de «grande qualité» (Madrid 2012), étant évidemment préférable à une «planification insuffisamment détaillée» (Moscou 2012) et un dossier comportant «trop de risques».

Si les mauvaises appréciations sont souvent considérées comme un couperet, les bonnes ne sont pas une garantie. En 2012, le dossier d'évaluation de Paris était nettement supérieur à celui de Madrid qui a pourtant obtenu plus de suffrages que la capitale française.

Comme de coutume donc, le rapport de la commission d'évaluation qui sera publié le 2 septembre aura essentiellement un rôle d'aide à la décision pour les plus hésitants des quelque 110 membres du CIO invités à élire la ville hôte des JO 2016, un mois exactement plus tard, lors de la session de Copenhague.

«Notre rôle est d'analyser les capacités techniques des candidates de manière neutre et transparente afin de fournir aux membres du CIO les informations dont ils ont besoin pour faire leur choix», indique ainsi Mme El Moutawakel. Le libre arbitre et les penchants des Olympiens feront le reste.