100m, le 10 septembre Temps: 16,15 sec.

«C'était la course la plus risquée. Même si je n'avais jamais couru avec elles depuis 2002, je savais que les Chinoises étaient très fortes et qu'elles prendraient la tête au départ. J'espérais les rattraper après 60 mètres. Finalement, ça s'est fait à 97 mètres! Ça a été la plus belle course de ma carrière. J'aurais eu tellement d'occasions de devenir tendue, mais j'ai réussi à rester à la fois agressive et relax. Gagner ma course la plus difficile de cette façon-là m'a donné une belle confiance pour le reste des Jeux.»

400m, le 12 septembre Temps: 52,02 sec.

«Ma course la plus facile. Je dominais sur la distance depuis plusieurs années. À moins d'un grand drame, j'allais gagner confortablement et c'est ce qui s'est passé. J'ai pris le temps de regarder le monde dans le stade quand je me suis présentée sur la ligne de départ, d'absorber le moment. Le stade était plein. On n'avait pas vu ça depuis les Jeux de Sydney, en 2000.»

 

200m, le 14 septembre Temps: 27,52 sec. (record du monde)

«Une grosse journée. Je faisais la finale du 200 et celle du 800, 90 minutes plus tard. J'avais battu le record du monde en demi-finale, le matin, et j'ai essayé de le battre de nouveau en après-midi en courant le plus près possible de la ligne sans me faire disqualifier. Ça a fait la différence.»

800m, le 14 septembre Temps: 1:45,19 (record du monde).

«Je ne suis pas retournée au village après le 200m. J'ai été suivie par les gens de l'antidopage entre les deux courses. J'avais apporté mon lunch, mon livre et mon oreiller. Pour battre mon record du monde (1:47,50), il fallait que je reste constamment au-dessus de 30 km/h et que j'évite d'être dans le peloton, pour ne pas que des filles profitent de l'aspiration. J'avais deux fauteuils et demi d'avance quand tout le monde s'est replié en peloton. Ce n'est pas énorme. Mon rythme cardiaque est monté à 203, ce qui n'est pas nécessairement recommandé pour une fille de 38 ans! Mais j'ai fait 1:45,19 et j'ai battu le record.»

1500m, le 16 septembre Temps: 3:39,88.

«Un orage extraordinaire a éclaté une demi-heure avant qu'on aille dans la chambre d'appel. Une mauvaise nouvelle, parce que je ne roule pas bien sous la pluie. Il faut changer la pression de tes pneus, changer de gants... J'ai eu un petit moment de panique. Quand on est sorties pour la course, la piste était encore mouillée, mais au moins la pluie avait cessé. Et je sentais dans le regard des filles que j'avais l'avantage psychologique en raison de mes autres victoires. L'Américaine Amanda McGrory a attaqué à 500 mètres de l'arrivée et je l'ai suivie. J'ai attaqué avec 300 mètres à faire et j'ai pris un fauteuil d'avance sur la deuxième. J'étais tellement contente de pouvoir finir seule en avant que j'ai arrêté de pousser avant la fin... et j'ai gâché les photos de tout le monde au fil d'arrivée!»

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