Le président du Comité international olympique (CIO), le Belge Jacques Rogge, sera candidat à sa propre succession pour un second mandat de quatre ans à partir de 2009.

Rogge, 66 ans, a été élu à la tête du CIO le 16 juillet 2001 pour une période de huit ans, renouvelable une seule fois pour quatre ans. Il a annoncé aux membres de l'institution son intention de se présenter lors du Congrès de Copenhague du 3 au 5 octobre 2009, a déclaré vendredi la responsable de la communication du CIO, Emmanuelle Moreau.

Chirurgien, Jacques Rogge a succédé à l'Espagnol Juan Antonio Samaranch qui avait présidé l'institution olympique pendant 21 années, la transformant, en multipliant les partenariats de parrainage et en jouant la carte des droits télé, en une machine médiatique planétaire d'une efficacité redoutable et à la rentabilité avérée.

Le règne du Catalan avait cependant été aussi émaillé de «scandales» comme les affaires de corruption qui avaient entouré l'attribution des Jeux d'hiver à la ville américaine de Salt Lake City en 2002.

Image de fédérateur

Élu sur une image de fédérateur intègre, soutenu par les francophones, Jacques Rogge avait annoncé que sa priorité serait de rétablir un ordre plus moral: il a obtenu l'éviction de plusieurs grandes figures du CIO mouillées dans des «affaires» et assaini les procédures d'attribution des Jeux.

Il avait également fait de la lutte contre le dopage une priorité de son mandat: il a poussé à la création de l'Agence mondiale antidopage (AMA).

Depuis ses premiers Jeux d'été en tant que président, à Athènes en 2004, il a maintenu son attitude pour la défense des fondamentaux: fermeté contre la corruption, le dopage, les paris et méfiance de l'argent.

Il a créé les JO de la jeunesse, dont la première édition se tiendra à Singapour en 2010. Il a organisé le Congrès de Copenhague qui doit bénéficier de la participation du grand public, susceptible de faire des propositions via internet sur les développements futurs du mouvement olympique.

«Ce sera le premier Congrès du millénaire et le premier depuis le début de la révolution numérique», a déclaré M. Rogge. «Et nous devons prendre le pouls du public en utilisant les méthodes modernes à notre disposition.»

Il a demandé à l'Afrique de développer ses infrastructures sportives et annoncé l'organisation possible de JO en Amérique latine «à moyen terme».

Renforcé par Pékin

L'image de Jacques Rogge, écornée par les critiques en Occident pour son manque de fermeté pour défendre les droits de l'homme face aux autorités chinoises avant et pendant les Jeux de Pékin, est sortie paradoxalement plutôt renforcée cet été dans le milieu olympique et parmi les sportifs du monde.

Ancien sportif de haut niveau -il a participé aux compétitions de voile des JO de Mexico, Munich et Montréal et joué dans l'équipe belge de rugby-, Jacques Rogge est resté dans un discours formaté: les JO chinois étaient une «porte ouverte sur l'avenir» et allaient permettre «au monde de mieux comprendre la Chine» et à «la Chine de mieux comprendre le monde».

Et de presser chacun de ne pas mêler sport et politique et de respecter la charte olympique.

Sa candidature ne surprend pas outre mesure, ni les grandes nations sportives qui se satisfont de la situation actuelle, ni les petites nations et les pays émergents qui veulent croire en des promesses d'un Olympisme vraiment universel.

La prochaine réponse sera à Copenhague, où doit être élue la ville organisatrice des jeux d'été 2016, à choisir entre Madrid, Chicago, Tokyo et Rio de Janeiro.