Le maillot rouge Chris Froome a connu une journée difficile mercredi sur le Tour d'Espagne, cédant du terrain à tous ses rivaux sur les pentes infernales de Los Machucos (Cantabrie), où Stefan Denifl a décroché un succès de prestige lors de la 17e étape.

Distancé dès les premiers lacets de cette ascension finale inédite avec des rampes atteignant 28%, le leader britannique de l'équipe Sky a réussi à limiter la casse. Mais, peut-être perturbé par le passage au climat froid et humide du nord de l'Espagne, il a montré ses premiers signes de faiblesse dans une Vuelta 2017 qu'il dominait jusqu'à présent.

Net vainqueur du contre-la-montre individuel mardi, Froome a dilapidé mercredi presque l'intégralité des 57 secondes gagnées la veille dans le contre-la-montre sur son dauphin Vincenzo Nibali.

«C'était une ascension finale typique de la Vuelta. Je ne pense pas que quiconque apprécie des pourcentages supérieurs à 25% mais c'est comme ça et c'est la même chose pour tout le monde», a commenté Froome.

«Ce n'est jamais une bonne chose de perdre du temps mais je me sens bien. Il reste encore trois jours (de montagne) et j'ai confiance dans le fait que nous pouvons finir le boulot», a-t-il assuré.

Au sommet, Nibali a grignoté 42 secondes pour revenir à 1:16 au classement général à quatre jours de l'arrivée à Madrid, avec deux étapes de moyenne montagne au programme jeudi et vendredi, et la monstrueuse ascension vers l'Angliru samedi.

Rien n'est joué

Bref, rien n'est joué pour le gain de cette Vuelta 2017 entre Froome, trois fois deuxième sur l'épreuve espagnole (2011, 2014, 2016), et Nibali, vainqueur en 2010. Et pour la première fois depuis qu'il a pris le maillot rouge lors de la troisième étape, «Froomey» n'a pas semblé maîtriser les événements.

Tous ses poursuivants lui ont repris au moins 30 secondes. L'Espagnol Alberto Contador, auteur d'une ascension d'anthologie qui l'a vu avaler un à un tous les échappés sauf le rescapé Denifl, l'a même relégué à 1:14 pour se rapprocher à 3:34 au classement général (5e).

Contador, qui vit les derniers jours de sa riche carrière professionnelle avant de raccrocher dimanche à Madrid, n'est pas passé loin de la victoire d'étape. Mais il se consolera peut-être en visant le podium, le Néerlandais Wilco Kelderman (3e) étant à 1:21 devant lui.

Le coureur plus heureux du jour est Autrichien et s'appelle Stefan Denifl (29 ans): issu de l'échappée matinale, ce dernier a résisté au retour des favoris et de Contador pour offrir à la jeune formation irlandaise sa première victoire dans un Grand Tour.

C'est une belle performance au terme de cette ascension inédite (hors-catégorie) qui a fait souffrir tout le peloton dans la brume des Monts cantabriques.

Jeudi, la 18e étape (169 km) proposera des reliefs moins impressionnants mais tout aussi piégeux: quatre côtes repertoriées dans les cinquante derniers kilomètres, dont l'ascension finale vers Santo Toribio de Liebana (3e catégorie).