L'Izoard, l'un des cols mythiques des Alpes, a consacré Warren Barguil, vainqueur jeudi de la 18e étape, mais aussi le Britannique Chris Froome qui a su résister aux attaques de Romain Bardet dans la dernière arrivée au sommet.

À l'altitude de 2360 mètres, Barguil a remporté un succès de prestige, son deuxième dans le Tour après celui de Foix acquis le 14 juillet. Le jeune Français (25 ans), qui a assuré son maillot à pois de meilleur grimpeur, a signé la cinquième victoire d'étape française depuis le départ du Tour 2017.

Pour le classement général, Bardet a tenté de forcer le destin. Le champion français a attaqué sans parvenir à distancer Froome qui a terminé dans sa roue.

Épuisé après la course, terminée à la troisième place, à 20 secondes de Barguil, Bardet a reconnu: «J'ai cru que j'allais m'asphyxier en passant la ligne. J'ai vraiment tout donné !»

«Je l'ai joué tactiquement, j'ai fait croire à Froome que je n'étais pas super. J'ai fait la course qu'il fallait», a ajouté l'Auvergnat qui a fait travailler son équipe AG2R La Mondiale dès le haut du col de Vars pour préparer la montée finale.

Bardet déloge Uran de la 2e place

Bardet a mis à profit cette dernière étape de montagne pour déloger le Colombien Rigoberto Uran de la deuxième place, à trois jours de l'arrivée à Paris. Pointé à 23 secondes de Froome, il a probablement assuré sa place sur le podium final.

Uran, qui a contrôlé les démarrages successifs de Bardet et aussi de Froome à l'entrée de la grandiose Casse déserte, à 2 kilomètres de l'arrivée, a été légèrement décroché dans les derniers mètres. Il occupe désormais la troisième place du classement général provisoire, à 29 secondes du maillot jaune.

«Je suis content», a réagi Froome. «Mes équipiers ont fait un très bon travail. J'ai essayé de sortir, mais c'était impossible de distancer Rigoberto Uran et Romain Bardet.»

Dans l'Izoard, transformée en course de côte format géant (14,1 km et 7,3 % de pente), Barguil a attaqué à 7 kilomètres du sommet. À 1500 mètres du sommet, il a rejoint le dernier rescapé de l'échappée initiale de... 54 coureurs, le Colombien Darwin Atapuma, qui avait débordé le Kazakh Alexey Lutsenko avant les 6 derniers kilomètres.

Atapuma, qui voulait honorer le jour de fête nationale dans son pays, a lâché prise sous la flamme rouge. Mais il est parvenu à franchir la ligne devant Bardet et Froome.

Le champion d'Italie Fabio Aru, décroché la veille en haut du Galibier, a de nouveau coincé. Il a été décroché à 5 kilomètres du sommet et a reculé de la 4e à la 5e place du classement général, derrière l'Espagnol de la Sky Mikel Landa.

Vendredi, le Tour redescend dans la plaine lors de la 19e étape, longue de 222,5 kilomètres, la plus longue de l'épreuve, entre Embrun et Salon-de-Provence.

Mais la journée déterminante pour l'ordre du podium devrait être le lendemain, à Marseille, à l'occasion du contre-la-montre de 22,5 kilomètres.