La médaillée olympique Clara Hughes admet dans sa biographie Open Heart, Open Mind qui paraîtra demain qu'elle a déjà échoué à un test antidopage.

Cyclisme Canada dit avoir été informé par l'athlète dans un communiqué, le 27 août dernier, et a tenu à réagir hier soir.

« Clara Hughes a fourni à Cyclisme Canada une copie de l'extrait du manuscrit où elle révèle qu'elle avait testé positif à une substance proscrite en 1994, l'éphédrine », précise l'organisation.

Dans une entrevue accordée au réseau CBC, Hughes explique également qu'elle peine encore aujourd'hui à comprendre ce qui a pu se produire. Elle dit avoir été informée des résultats de ses tests quelques mois après les championnats du monde en cyclisme en Sicile, en 1994, par Pierre Hutsebaut qui dirigeait alors l'équipe nationale.

« Je ne sais pas ce qui s'est passé. Je n'en ai jamais parlé », a-t-elle déclaré à CBC.

« Mais c'est bien réel et ça me rend malade. Ça me rend malade, car je sais que je n'ai rien fait, mais que ça sonne creux de dire ça 21 ans plus tard. »

Elle suppose que quelqu'un aurait pu ajouter quelque chose dans sa bouteille d'eau à son insu ou que quelque chose aurait pu se produire au laboratoire.

Suspendre trois mois

Quoi qu'il en soit, à la fin de la saison des compétitions, Hughes avait tout de même écopé d'une suspension de trois mois. L'athlète ainsi que trois autres personnes ont alors décidé de ne pas ébruiter l'affaire.

Cyclisme Canada rapporte cette situation dans son communiqué, mais se garde d'identifier ces personnes. L'organisation a toutefois tenu à préciser hier en réaction à ces révélations qu'elle prône une divulgation « complète, juste et ouverte de toutes les infractions reliées au dopage ».

L'éphédrine est un stimulant présent dans les décongestionnants comme le Sudafed. Bien qu'interdit dans de nombreux sports, l'usage de ce stimulant est répandu chez les sportifs. Il dilate les bronches et réduit les sensations de fatigue, notamment.

Autres révélations

Clara Hughes fait également d'autres révélations dans sa biographie. Toujours selon le réseau CBC elle confie souffrir de troubles alimentaires qui ne sont pas étrangers à ses problèmes de dépression.

Elle revient également sur son enfance avec un père alcoolique, mais aussi sur sa relation difficile avec l'un de ses entraîneurs.

Malgré ces épreuves, Clara Hughes a connu une grande carrière autant aux Jeux olympiques d'été que d'hiver. Elle a remporté six médailles olympiques (deux en cyclisme et quatre en patinage de vitesse), dont une d'or au JO d'hiver de Turin en 2006. Elle est d'ailleurs la seule Canadienne à avoir grimpé sur le podium lors de JO d'hiver et d'été.

Sur Twitter, l'athlète a partagé l'article de CBC en ajoutant qu'il s'agissait de l'entrevue la plus difficile qu'elle ait accordée.

Réactions

L'ex-skieur acrobatique et chef de mission pour les Jeux olympiques de Rio en 2016, Jean-Luc Brassard, a réagi aux révélations de Clara Hughes.

« C'est un peu mystérieux tout ça, mais Clara ne s'est jamais cachée de son passé et elle a toujours été d'une grande honnêteté et d'une intégrité exceptionnelle », souligne le médaillé d'or aux Jeux olympiques de Lillehammer en 1994.

« Elle a toujours dit que le sport lui avait sauvé la vie. On ne sait pas ce qui s'est passé, mais je peux vous dire que de nos jours, les athlètes sont surveillés 24 heures sur 24 tout au long de leur carrière. À moins qu'on apprenne autre chose dans les prochains jours, les informations que Clara a choisi de révéler ne changent rien pour moi et à l'extraordinaire athlète qu'elle a été. »