Sans trop forcer, Hugo Houle a décroché la médaille d'or au contre-la-montre individuel en cyclisme sur route, mercredi, aux Jeux panaméricains de Toronto.

Houle, un spécialiste du contre-la-montre âgé de 24 ans, a donc triomphé à ses premiers Jeux panaméricains en 45 minutes et 13,48 secondes. Le Mexicain Ignacio Prado a pris le deuxième rang après avoir accusé un déficit de 1:17,87 sur Houle, et le Canadien Sean MacKinnon a complété le podium à 1:37,98.

«C'est sûr que je savais que j'étais compétitif, mais il restait à savoir si j'étais en jambe le jour de l'événement, a dit Houle. Je savais que j'avais des chances, car j'étais ici pour grimper sur le podium. Je suis content d'avoir relevé le défi - j'avais des sensations incroyables -, et j'ai l'impression d'avoir connu la meilleure sortie de ma vie sur 40 km.»

Houle s'est surtout dit satisfait de ce résultat car il servait à rappeler la qualité de l'équipe sur route à Cyclisme Canada, après les bonnes performances des Canadiens en cyclisme sur piste.

«Je sais que les gars ont connu beaucoup de succès en cyclisme sur piste - Hugo Barrette a notamment gagné trois médailles. Je voulais donc prouver à Cyclisme Canada que les gars sur la route étaient également très costauds, a-t-il admis. La performance de Sean et la mienne sont donc parfaites. C'est une journée exceptionnelle.»

Le cycliste de Sainte-Perpétue a donné le ton très rapidement en se forgeant une avance de 10 secondes sur son plus proche poursuivant dès le premier chrono intermédiaire. Il a ensuite pris son rythme de croisière - sa vitesse moyenne a frôlé les 50 km/h - et il n'a plus jamais regardé derrière lui.

«Après quatre ou cinq kilomètres, je savais déjà que ce serait une très bonne journée et que je pourrais aller très profond dans l'effort pour me surpasser, a-t-il confié. Mon entraîneur Jacques Landry me suivait dans la voiture derrière et à 10 km de l'arrivée il m'a dit que j'avais 50 secondes d'avance. À partir de ce moment-là, je savais que je devais juste rester calme et concentré, pour éviter une crevaison.»

Le Québécois, qui a terminé 113e au classement général du Tour d'Italie plus tôt cette année, a indiqué que même si la plupart de ses adversaires étaient méconnus du grand public, il ne fallait pas les prendre à la légère.

«Les Sud-Américains sont toujours très, très forts. Il ne faut pas les sous-estimer. Oui, on ne les connaît pas parce qu'ils ne font pas les courses avec nous, mais il y a toujours de très bons coureurs dans le groupe et il ne faut pas entamer la course avec un excès de confiance, a dit celui qui a été sacré trois fois champion canadien du contre-la-montre chez les moins de 23 ans. Et si c'était facile, tout le monde participerait aux compétitions panaméricaines.»

Houle, qui a décroché son premier titre national senior en arrêtant le chrono à 57:13 plus tôt cette année aux Championnats canadiens de cyclisme sur route, à Saint-Georges-de Beauce, avait récemment confié vouloir abaisser ce temps à Toronto. Ces parcours étaient toutefois très différents l'un de l'autre.

«On ne peut pas juger ça comme ça, a souligné Houle. Par contre, en terme de puissance, j'étais beaucoup plus fort qu'aux Championnats canadiens. C'était une grosse journée pour moi.»

L'athlète membre de l'équipe AG2R La Mondiale participera à la course sur route samedi aux Jeux panaméricains, où il épaulera notamment le travail du sprinteur québécois Guillaume Boivin.

«Samedi, ce sera davantage pour l'équipe. Guillaume, qui est un grand sprinteur, sera notre carte à jouer, a-t-il indiqué. Vous savez, c'est dur à contrôler une course comme celle-là aux Jeux panaméricains, parce que ce sont de petites équipes, mais nous sommes confiants d'obtenir un bon résultat.»

Houle aura ensuite dans sa ligne de mire les Grands Prix cyclistes de Québec et Montréal, en septembre, où il espère pouvoir se tailler une place parmi le top 10.