Lance Armstrong, banni du cyclisme et déchu de ses sept maillots jaunes après ses aveux de dopage, a reçu un accueil poli jeudi sur les routes de France, qu'il parcourt 24 heures avant le peloton du Tour au profit de l'association caritative «Cure Leukaemia».

«Ce n'est pas très joli ce qu'il a fait et même s'il ne faut pas oublier, sa présence pour cette oeuvre de charité est une bonne chose», résume Jacques Pylyp, 53 ans, un habitant de Villefranche-d'Albigeois, un village du Tarn où Armstrong a marqué une halte pour le déjeuner.

Armstrong a le plus souvent roulé en tête de son groupe de douze coureurs qui parcourt l'étape Muret - Rodez 24 heures avant le peloton du Tour de France.

«Ce n'est quand même pas tous les jours que l'on croise une telle célébrité ici», sourit Luc, 26 ans, également assis à la terrasse du restaurant et «quand même un peu fier de serrer la main d'un homme aussi connu».

Vêtu d'un casque et d'une tenue noire et bleue au nom de l'association, Lance Armstrong, 43 ans, s'est arrêté une première fois à Lacougotte-Cadoul, au kilomètre 45, pour saluer un jeune homme en fauteuil roulant accompagné de ses parents, venus pour le voir.

Les douze cyclistes - 10 hommes et 2 femmes - ont ensuite poursuivi leur périple sur les routes de Midi-Pyrénées en effectuant deux autres arrêts pour souffler un peu alors que la chaleur caniculaire brûlait l'asphalte.

Ils ont ensuite roulé jusqu'au «Barry», un restaurant du centre de Villefranche-d'Albigeois, à une vingtaine de kilomètres d'Albi, où tous se sont arrêtés pour la pause déjeuner.

«Froome est impressionnant»

Les traits tirés par plus de quatre heures d'effort, guidés par des membres de l'association chargés de réguler la circulation, les douze cyclistes ont posé leurs vélos sur le stationnement du restaurant, sous les applaudissements de quelques badauds.

Enfin à l'ombre, ils se sont restaurés dans l'arrière-salle de l'établissement sous les yeux ébahis des autres clients qui ont pour la plupart immortalisé l'improbable rencontre sur leur téléphone intelligent.

Au menu: tomates mozzarella en entrée et confit de canard accompagné de haricots verts en plat de résistance.

Également présent sur les lieux, Cyrille Bonnand, un ancien champion de France de VTT «devant Miguel Martinez en 1996-97», s'est lui levé «à 3 heures du matin pour prendre la route depuis l'Oise et arriver ici ce matin». Cet ancien licencié au club cycliste de Suresnes attendait la fin du repas pour s'élancer derrière les douze forçats de la route.

«C'est un réel plaisir d'avoir fait quelques kilomètres avec eux avant d'arriver (au restaurant, NDLR) et j'espère pouvoir les accompagner le plus loin possible jusqu'à Rodez», s'est-il enthousiasmé.

Lance Armstrong et son escorte ont ensuite repris la route vers Rodez. Vendredi, ils rouleront entre Rodez et Mende, toujours 24 heures avant le peloton du Tour, toujours au profit de «Cure Leukaemia», qui lutte contre la leucémie.

Avant de s'élancer, l'ancien coureur, déchu de ses sept victoires dans le Tour (1999-2005), qui avait mis en doute la performance de Froome lors de l'étape de mardi, est resté sibyllin sur les performances du maillot jaune.

«Bien sûr que Froome est impressionnant (...) avoir trois minutes d'avance sur le second c'est impressionnant» a-t-il dit, avant de s'interroger: «Si le Tour est propre? Comment voulez-vous que je réponde à cette question ?»