Révélation du dernier Tour de France, l'équipe AG2R La Mondiale n'est pas venue jouer les touristes au Canada. Dans l'avant-dernière ascension de Camilien-Houde, dimanche après-midi, Jean-Christophe Péraud, deuxième du Tour, s'est mis au travail en tête de peloton au profit de son coéquipier Romain Bardet, leader désigné pour les courses canadiennes.

Sachant ce qui se dessinait, Hugo Houle a serré les dents: «Je savais qu'ils allaient durcir la course. Ils m'ont fait souffrir, moi aussi!»

Le coureur de Sainte-Perpétue s'est bien accroché, et quand le peloton a déboulé sur l'avenue du Parc, à la chasse du dernier rescapé Jan Polanc, c'est lui que Péraud et Bardet suivaient. Houle jetait alors ses dernières forces avant la bagarre finale, au bout de laquelle Bardet, sixième du Tour, a décroché une belle cinquième place devant Tom Dumoulin et Greg Van Avermaet.

«Il fallait que je sois honnête avec moi-même, je n'avais pas les jambes pour finir devant», a expliqué le Québécois après avoir complété le Grand Prix cycliste de Montréal au 67e rang, à 4 min 33 s du gagnant Simon Gerrans. «Je savais que je n'allais pas passer la bosse et j'ai fait le maximum pour Romain et Jean-Christophe. Après, je me suis battu pour rentrer dans un bon petit groupe.»

À sa deuxième saison en Europe, Houle sent une nette progression. «Je ne suis pas loin», a constaté le vice-champion canadien du contre-la-montre, ralenti par une gastrite dans le dernier mois. «D'ici quelques années, je pense que je vais être capable de jouer le groupe de tête. L'équipe est contente. Je pense que j'ai fait un bon week-end de course. Je suis satisfait.»

Après une période de repos au Québec, Houle retournera en Europe au début du mois prochain pour y disputer les quatre dernières courses de sa saison. En 2015, il écoulera la deuxième année de son contrat avec AG2R.