«Il faut attendre avant de parler de victoire», a affirmé lundi le détenteur du maillot jaune du Tour de France, l'Italien Vincenzo Nibali, malgré sa confortable avance de 4 minutes et 37 secondes sur son premier poursuivant avant les six dernières étapes.

«On parlera de victoire à la fin, si je gagne», a déclaré Nibali lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion de la journée de repos à Lignan-sur-Orb (Hérault).

«La semaine qui arrive est très importante. Il faudra vraiment rester concentré parce qu'on va rencontrer des difficultés», a-t-il rappelé alors que se profilent trois redoutables étapes dans les Pyrénées avant un contre-la-montre de 54 kilomètres lors de l'avant-dernière étape.

Dans les Pyrénées, «il faudra être vigilant sur les échappées car des coureurs loin au classement pourront se glisser dans des coups dangereux et ça deviendra dur de contrôler la course. Le soutien de l'équipe sera primordial», a-t-il expliqué, en affirmant que la dernière étape alpestre avait été la plus difficile.

«L'étape remportée par Majka à Risoul (samedi) a été très compliquée, les trois ascensions ont été très dures, pas que pour moi mais aussi pour l'équipe», a indiqué le Sicilien.

Avant les six dernières étapes, Nibali compte 4 minutes et 37 secondes d'avance sur l'Espagnol Alejandro Valverde et 4 minutes et 50 secondes sur le Français Romain Bardet.

Valverde: «Il faudra être offensif»

Valverde affirme de son côté qu'il lui «faudra être offensif» lors de la dernière semaine du Tour pour conserver sa deuxième place, voire la première en cas de défaillance de Nibali.

«Il faudra être offensif pour creuser l'écart le plus possible avant le contre-la-montre. Les autres coureurs (derrière lui, ndlr) auront besoin de gagner du temps et il ne faudra pas se relâcher, ne pas être attentiste», a déclaré le leader de l'équipe Movistar en conférence de presse.

«Il reste trois étapes très dures dans les Pyrénées, il peut se passer beaucoup de choses, on peut perdre beaucoup de temps ou en gagner», a-t-il ajouté, en nourrissant un mince espoir de ravir la première place à Nibali.

«Nibali a démontré jusqu'à présent qu'il était le plus fort de ce Tour. Les Pyrénées vont arriver en troisième semaine, ce sont des étapes exigeantes, il peut y avoir de la fatigue. On ne va pas renoncer. Il est humain, il peut s'épuiser. S'il a un mauvais jour, on essaiera d'en profiter», a assuré l'Espagnol.

Valverde (34 ans) est talonné au classement général par les deux Français Romain Bardet (à 13 secondes de sa deuxième place) et Thibaut Pinot (29 secondes), qui sont «très dangereux».

L'énorme attente autour des deux coureurs français «est une pression pour eux mais aussi une source de motivation», a-t-il estimé: «Ils ont l'occasion de finir sur le podium, premier Français ou maillot blanc (de meilleur jeune, ndlr). Ils vont tenter de saisir leur chance».

En vue du contre-la-montre de l'avant-dernière étape entre Bergerac et Périgueux, il a pointé l'Américain Tejay van Garderen (5e à 1 minute 12 secondes) comme la plus grande menace. «Il roule très bien. Pinot, Bardet et Péraud sont bons mais je ne pense pas qu'ils me soient supérieurs», a-t-il ajouté.