Ryder Hesjedal a avoué hier s'être dopé, il y a dix ans. Ce faisant, le cycliste échappe à toute sanction de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui prévoit un délai de prescription de huit ans pour les tricheurs.

«Tous les cyclistes qui passent aux aveux parlent de faits qui remontent au temps de Mathusalem. C'est pratique, ironise la spécialiste du dopage Christiane Ayotte. Y a de quoi être cynique.»

L'agence canadienne antidopage (CCES) s'est dite «déçue que M. Hesjedal attende plus d'une décennie avant de révéler son implication passée dans le dopage», dans un communiqué envoyé en fin de journée.

Le CCES confirme avoir rencontré Hesjedal le printemps dernier, en présence de l'Agence américaine antidopage (USADA). Le cycliste est alors passé aux aveux. Mme Ayotte déplore que le CCES n'ait pas alors divulgué le passé du coureur. «Sans le livre de Michael Rasmussen, on ne l'aurait jamais su?», demande-t-elle.

Dans son communiqué, l'agence précise qu'elle ne dévoile que les violations des règles antidopage. Or, explique le CCES, les aveux de Ryder Hesjedal n'en sont pas, puisque les faits dépassent le délai de prescription.