L'UCI a avancé d'un autre pas dans sa quête pour effacer son passé entaché par le dopage, vendredi, en élisant un nouveau président qui espère lancer une nouvelle ère de transparence.

Un des premiers défis qu'il devra relever est d'amener Lance Armstrong à s'avancer et à expliquer exhaustivement comment il a pu se doper sans se faire prendre pendant une aussi longue période.

Brian Cookson l'a emporté à l'issue d'un scrutin plutôt serré, vendredi, ce qui lui a permis de défaire le candidat sortant Pat McQuaid et de devenir président de l'UCI à la suite d'une campagne électorale plutôt houleuse dans la foulée de l'affaire Armstrong.

Le président de la fédération cycliste de Grande-Bretagne a vaincu McQuaid 24-18 lors d'un scrutin secret, à la suite duquel Armstrong a vite publié un gazouillis d'un mot qui disait «Alléluia».

Armstrong avait auparavant fait savoir qu'il serait disposé à participer à une éventuelle commission de «vérité et réconciliation», une initiative que Cookson veut mettre sur pied pour encourager les coureurs, les dirigeants d'équipe et d'autres ayant une bonne connaissance du passé du cyclisme à s'avancer.

«Eh bien, je suis toujours heureux d'entendre parler de quiconque se dit content de mon élection, que ce soit Lance Armstrong ou tout autre amateur de cyclisme dans le monde», a déclaré Cookson.

Celui-ci a précisé que la mise sur pied d'une telle commission fera partie de ses priorités.

«Il faut qu'il y ait une structure en place aussi rapidement que possible, a dit Cookson. Lance Armstrong sera évidemment une des personnes invitées à contribuer au processus une fois que ce sera bien établi, et je vais certainement chercher à faire cela le plus vite possible.»

McQuaid a été élu la première fois en 2005 et il était en quête d'un troisième mandat de quatre ans, même si certains accusaient l'UCI d'avoir fermé les yeux sur le dopage d'Armstrong durant ses années au pouvoir.

«C'est la vie. Le congrès a décidé, a commenté McQuaid. Ils ont élu un nouveau président, alors bonne chance au nouveau président, bonne chance au nouveau comité de gestion... Je vais profiter de bonnes vacances, dont j'ai grandement besoin.»

L'élection du nouveau président met fin à des mois de disputes entre les deux candidats, ainsi qu'à une longue discussion sur l'admissibilité de McQuaid à être réélu.

Le pays d'origine de McQuaid, l'Irlande, ainsi que la Suisse, où il réside, lui avaient retiré leur soutien à la suite de l'affaire Armstrong. On lui a toutefois permis de se présenter après qu'il eut reçu des nominations de la part de la Thaïlande et du Maroc.

Le congrès de l'UCI a passé des heures à débattre sur le statut de McQuaid, vendredi, jusqu'à ce que Cookson se lève et déclare: «C'est assez. Je vais proposer d'aller directement au vote entre les deux candidats».

Cookson avait besoin d'une simple majorité de la part des 42 grands électeurs, mais la victoire était loin d'être assurée.

«Je n'étais pas confiant, a dit Cookson après le congrès. Mais j'étais d'avis que je devais permettre à la communauté du cyclisme de mettre un terme au problème sans fin avec lequel nous étions aux prises, que je gagne ou que je perde.»

Un vote effectué plus tôt, lié au statut de McQuaid, a donné une égalité de 21-21.

«Je crois que les gens respectaient cela et c'est de cette manière que j'aime opérer, que j'aime faire des affaires, a indiqué Cookson. Nous avions entendu tous les points de vue, nous tournions en rond et il était temps d'aller au vote.»

Même McQuaid a dit avoir apprécié la façon dont Cookson a mis fin au débat.

«Je crois que c'était la bonne chose à faire, a dit le président sortant. Nous avons tenu une élection et obtenu un résultat.»

Cookson a promis de mettre sur pied immédiatement une commission indépendante antidopage. Et il a prévenu que les dirigeants d'équipe qui ont été liés à des affaires de dopage ou qui ont reconnu y avoir été liés durant leurs carrières d'athlètes pourraient perdre leur poste dans le monde du cyclisme.