Un an après l'affaire Armstrong, le patron de la Fédération internationale de cyclisme (UCI) Pat McQuaid voit ses chances de réélection le 27 septembre fondre comme neige au soleil avec le soutien affiché de l'Europe dimanche à son adversaire.

L'Union européenne de cyclisme (UEC), lors de son assemblée générale à Regensdorf, dans la banlieue de Zurich, a pris position officiellement en faveur du Britannique Brian Cookson, son seul opposant dans la course à la présidence, après les avoir entendu tout deux à la tribune.

L'UEC, qui pèse à elle seule un tiers des voix au sein de l'UCI, a infligé un autre camouflet à l'Irlandais en se prononçant également contre une modification des règles sans laquelle celui qui dirige le cyclisme mondial depuis 2005 ne pourra tout simplement pas être en position de briguer un troisième mandat douze jours plus tard à Florence, en Italie.

Pat McQuaid était resté sourd aux appels à la démission l'automne dernier de certains membres du monde du cyclisme estimant qu'il devait tirer les conséquences du rapport à charge de l'Agence antidopage américaine (Usada) sur Lance Armstrong qui mettait en cause au passage la gestion de la Fédération.

Mais depuis l'Irlandais a vu poindre une fronde contre lui pour empêcher à tout prix sa réélection et encaissé un à un les coups en serrant les dents.

Après moult rebondissements, Pat McQuaid n'est même plus à ce jour éligible. Faute d'avoir obtenu la nomination de sa propre fédération, la Fédération irlandaise, comme l'exige le réglement de l'UCI, il pourra l'être seulement si le congrès de la fédération internationale approuve au préalable un amendement de ses statuts par une majorité des deux tiers.

La Fédération malaisienne a en effet proposé que tout candidat à la présidence soit présenté soit par sa fédération nationale comme c'est le cas jusqu'à présent, soit par deux fédérations autres que la sienne, ce qui est le cas de Pat McQuaid qui est soutenu par les fédérations du Maroc et de Thaïlande.

Or dimanche, la Fédération européenne de cyclisme, qui à elle seule dispose de 14 voix sur 42 au congrès, a voté en faveur du rejet de cette proposition comme lui recommandait son comité directeur qui jugeait que ce n'était pas le moment opportun pour le faire.

«Ce n'est pas acceptable de changer les règles en cours de route», a souligné le Français David Lappartient, le président de l'UEC, avant le vote.

Malgré ce double désaveu venu d'Europe, Pat McQuaid continuait à se dire persuadé qu'il obtiendrait un troisième mandat.

«J'ai une nomination valide, je serai en course, l'élection est dans deux semaines, il y a encore beaucoup à faire», a déclaré l'Irlandais à la presse. Et d'ajouter, la mine sombre semblant dire le contraire: «Je suis confiant que j'obtiendrai la majorité».

En théorie, les délégués de l'Europe sont tenus de suivre les positions adoptées par le congrès de l'UEC. En théorie, seulement, car dans le secret de l'isoloir à Florence, rien à part leur conscience ne les empêche de suivre leur propre jugement.

«Je serai ravi qu'il y ait deux candidats et s'il y en a deux, j'ai confiance que je peux décrocher la victoire», a souligné Brian Cookson, ravi d'avoir en poche le soutien du Vieux-Continent.