Champion en titre du Tour de France, le Britannique Chris Froome (Sky) n'est pas connu pour briller dans les courses d'un jour, mais promet de se donner à fond vendredi et dimanche aux Grands Prix de Québec et de Montréal.

«Je suis résolument ici pour faire la meilleure course possible. Je suis encore en attente d'un gros résultat pour les courses d'un jour, c'est quelque chose de nouveau et de difficile pour moi, (mais) je vais donner le meilleur», a dit l'athlète de 28 ans, qui s'est présenté mercredi à Québec aux côtés de deux autres vainqueurs de la Grande Boucle: l'Espagnol Alberto Contador (Team Saxo-Tinkoff), couronné en 2007 et 2009, et l'Australien Cadel Evans (BMC Racing team), gagnant de 2011.

Le Luxembourgeois Andy Schleck (Radioshack Leopard), qui a remporté le Tour en 2010, sera aussi de la ligne de départ des épreuves québécoise et montréalaise.

Froome n'est pas considéré comme le favori pour l'emporter à Québec compte tenu de la configuration du circuit qui favorise davantage les sprinters. Sa participation aux épreuves de Québec et de Montréal vise surtout à consolider son avance dans le classement de l'Union cycliste internationale (UCI) et parfaire sa préparation en prévision des Championnats du monde de Florence, à la fin du mois de septembre.

«Ce sont des courses importantes pour nous. Tous les points supplémentaires que l'on peut glaner sont précieux», a expliqué le leader du classement mondial UCI WorldTour, qui revient d'un séjour d'entraînement de deux semaines en altitude au Colorado.

Le Canadien Ryder Hesjedal (Garmin Sharp) en sera pour sa part à sa quatrième participation aux Grands Prix. Comme il retrouve la forme, il a dit espérer pouvoir se glisser dans le top 10 des meneurs.

Il faut remonter à près de 40 ans, soit depuis les championnats de cyclisme sur route tenus à Montréal en 1974, pour retrouver un tableau aussi prestigieux dans une compétition nord-américaine, a affirmé de son côté le président de la quatrième édition des deux étapes québécoises de l'UCI World Tour, Serge Arsenault, en conférence de presse.

«C'est le plus grand peloton que l'on a depuis 1974 en Amérique, on a tous les grands champions, ce sera une allure extraordinaire, surtout pour Québec, mais pour Montréal également. Ce sera difficile et personne ne peut prédire un champion parce qu'ils sont tous ici. Il y aura sûrement des surprises, mais avec les Froom, Sagan, Hesjedal et Schleck, tout peut arriver sauf qu'inévitablement, ce sera un très, très grand qui va gagner», a dit M. Arsenault.

Près de 200 coureurs s'élanceront vendredi à 11 heures sur le circuit de 12,6 kilomètres ceinturant la Haute-Ville et le quartier historique de la Vieille Capitale sur un dénivelé de 186 mètres. Les compétiteurs mettront un peu plus de cinq heures pour boucler les 16 tours.

Si le niveau de compétition ne permet guère de prédire qui sera le vainqueur de l'épreuve de Québec, il est clair aux yeux des observateurs que le circuit québécois sied parfaitement au style du Slovaque Peter Sagan (Cannondale Pro Cycling), qui a remporté récemment trois étapes du Tour de l'Alberta et occupe le deuxième rang du classement de l'UCI WorldTour derrière Froome.

«Québec est plus favorable aux sprinters», a opiné le directeur de course des deux épreuves québécoises, Charly Motet.

«À Québec, jusqu'au dernier moment, on ne sait pas qui va gagner, c'est très tendu. Généralement, il y a une centaine de coureurs en 40 secondes, alors qu'à Montréal, c'est un peu plus dur, il y a aussi la fatigue qui suit l'épreuve de Québec. Sagan a toutes les qualités requises pour bien se placer sur un circuit comme ici (Québec) alors que Froome, par exemple, doit pour gagner soit arriver en échappée ou tout seul», a-t-il précisé.

En prélude à la course de vendredi, une vingtaine de compétiteurs, dont le Québécois David Veilleux qui prendra sa retraite à l'issue de l'étape montréalaise de dimanche, prendront part au Sprint Challenge Pro, un affrontement sur un kilomètre qui se déroule par vague de trois à quatre coureurs sur la Grande-Allée.