Guillaume Boivin a mis quelques secondes à se souvenir du moment de sa dernière victoire. Deux étapes de la Mi-août bretonne, sous les défuntes couleurs de SpiderTech, en août 2010. Autant dire une éternité pour un sprinter de son calibre.

Le Tour de Beauce, aussi vénérable soit-il, n'est pas l'une des courses européennes auxquelles il aspire maintenant. Au bout du fil, au sortir du massage de fin d'après-midi, Boivin ne cachait cependant pas sa satisfaction.

Après être passé près, la veille, à Lac-Etchemin, Boivin a débloqué son compteur en remportant la deuxième étape à l'issue d'un sprint massif, à Thetford Mines, hier. «Ça fait du bien, c'est sûr, a acquiescé le Longueuillois de 24 ans. Ce n'est pas le Tour de France, mais c'est quand même le fun pour la confiance. Ça a fait une belle journée avec l'équipe.»

Boivin a louangé le travail de cette formation canadienne «vraiment costaude», qui a bouché un trou d'une trentaine de secondes avec trois kilomètres à faire, avant que Dominique Rollin, qui a fait le même travail pour la FDJ durant le dernier Giro, ne lui procure un dernier relais des ligues majeures.

Boivin a devancé l'Allemand Matthias Friedemann (Champion System) et le Belge Jasper Stuyven (Bontrager), gagnant de la première étape, à qui il a aussi ravi le maillot jaune de leader.

Après une saison 2011 «à oublier» et marquée par les blessures et une saison 2012 «à tourner autour», Boivin sent qu'il a «retrouvé ce petit quelque chose» qui lui «donne le sentiment de pouvoir regagner des courses». Son expérience au Tour de Californie, le mois dernier, a représenté une confirmation. Sous les couleurs de Cannondale, son équipe habituelle, il a préparé les sprints de Peter Sagan, «le meilleur coureur au monde». «Ça m'a gonflé à bloc pour le reste de la saison», a-t-il résumé, enthousiaste.

Aujourd'hui, en Beauce, Boivin ne s'attend pas à conserver le jaune au sommet du mont Mégantic. «J'aurai plus un rôle de soutien pour les grimpeurs et ceux qui visent le général. Ça va me faire plaisir de leur rendre la pareille.»