L'ancien vainqueur du Giro d'Italie Danilo Di Luca a échoué un test antidopage qui a été effectué de façon inopinée à sa résidence avant la course de cette année, ont annoncé les organisateurs, vendredi.

Si le résultat est confirmé à l'aide de l'échantillon B, Di Luca pourrait écoper d'une suspension à vie puisqu'il en serait à sa troisième faute.

«Je ne m'attendais pas à ça. C'était une surprise pour moi. Je suis déçu, a déclaré Di Luca en quittant l'hôtel de son équipe. Je vais demander qu'on analyse l'autre échantillon et ensuite nous pourrons en parler à nouveau.»

L'UCI a provisoirement suspendu Di Luca en attendant la tenue d'une audience avec la fédération italienne de cyclisme, tandis que l'équipe Vini Fantini-Selle Italia a congédié le coureur italien de 37 ans.

«Danilo a trahi le cyclisme encore une fois, a déclaré le directeur de course du Giro, Mauro Vegni. Mais je suis heureux qu'il ne s'agit pas d'un jeune coureur. Danilo appartient à une génération qui a navigué à travers le système de dopage.»

Le test a été effectué le 29 avril, cinq jours avant que ne commence le Giro. Le résultat a mené à une réaction très forte de la part du directeur de l'équipe Vini Fantini, Luca Scinto.

«Di Luca est un idiot. Je n'ai jamais voulu de lui, a lancé Scinto. Di Luca est malade. Il a besoin d'aide.»

Alors qu'il semblait destiné à la retraite il y a quelques mois seulement, Di Luca a signé un contrat avec Vini Fantini le 26 avril. Scinto et d'autres refusaient de l'embaucher mais l'avis des commanditaires a fini par avoir le dessus.

«Les commanditaires l'ont choisi et maintenant, ils doivent en accepter la responsabilité», a souligné Scinto.

L'équipe songe à déposer une poursuite contre Di Luca pour avoir terni son image.

Le Giro se termine dimanche et Di Luca quitte au moment où il occupe la 26e place au classement général, à 33 minutes et 33 secondes du meneur Vincenzo Nibali.

En 2009, Di Luca a été suspendu pour une période de deux ans après avoir échoué un test antidopage à la CERA, qui est une EPO de troisième génération. La sanction a été réduite à neuf mois après qu'il eut collaboré avec les autorités antidopage en Italie.

Di Luca s'est vu enlever sa deuxième place au classement général et ses deux victoires d'étape acquises au Giro de 2009.

Et après avoir remporté le Giro de 2007, Di Luca a été suspendu pour trois mois plus tard cette année-là pour avoir fréquemment consulté Carlo Santuccione, un médecin au centre d'une enquête sur le dopage qui dure depuis quatre ans.

«Il m'a écrit un message texte en affirmant qu'il ne savait pas quoi dire et qu'il s'excusait, a relaté le directeur du Giro Michele Acquarone. Si quelqu'un te regarde dans les yeux et demande ton soutien puis il te trahit, alors ça signifie qu'il a un grave problème - dans ce cas-ci, une forte dépendance.»

Il s'agit du deuxième cas de dopage relié au Giro de cette année, après celui du coureur français Sylvain Georges. Le cycliste de 28 ans de l'équipe AG2R La Mondiale a été immédiatement retiré de la course.