L'Union cycliste internationale (UCI) n'a «rien à cacher» sur les années Armstrong, a souligné son président Pat McQuaid jeudi dans un entretien avec l'AFP, en annonçant l'intention de sa fédération de soumettre à un audit externe le rôle joué à l'époque par ses dirigeants.

L'Irlandais, qui briguera un troisième mandat en septembre, réfute les critiques de ceux, qui, comme l'Agence mondiale antidopage (AMA), déplorent de ne voir aucune suite donnée à la chute de l'ex-roi du Tour de France.

«Cela n'est pas juste. Nous avons fait des choses depuis Armstrong», a rétorqué Pat McQuaid.

L'UCI avait bien mandaté «une commission indépendante» pour faire la lumière sur les complicités présumées dont aurait bénéficié le Texan au temps de sa splendeur, mais a été forcée de la dissoudre après quelques heures d'audiences fin janvier, faute d'avoir le soutien de l'AMA et de l'Agence antidopage américaine (USADA), celle qui a convaincu de dopage Armstrong.

«Le fait que ni l'AMA ni l'USADA n'étaient prêtes à collaborer avec cette commission nous a mis dans une position où nous n'avions pas d'autres choix que de l'abandonner et envisager une autre approche», a fait valoir le patron de l'UCI.

Cette autre approche prendait la forme d'«un audit externe sur les activités de l'UCI durant cette période», confié à des experts choisis en collaboration avec l'AMA, selon lui.

«J'espère que la décision sera prise lors de la réunion du comité directeur en juin à Bergen afin que ce groupe de personnes puissent démarrer tout de suite leur audit et qu'ensuite nous regardions plus en profondeur ce qui pourrait être fait», a précisé Pat McQuaid.

«Avoir une décision claire au plus vite à propos d'une enquête portant sur les cas de dopage passés et de la possibilité d'accorder une amnistie aux coureurs», c'est ce que réclament les différents acteurs du cyclisme, sondés lors d'une vaste consultation cet hiver dont le résumé a été rendu public jeudi.

«Il n'y a rien dont nous ayons peur, nous n'avons rien à cacher dans le travail que nous avons mené durant cette période», a affirmé Pat McQuaid.

Pour preuve, selon lui, l'UCI «a pris récemment la décision de fournir à l'USADA toutes les pièces qu'elle demandait en lien avec Lance Armstrong»: «Ces pièces ne sont pas devant nous sur un bureau et attendent d'être expédiées par la poste. Nous devons les retrouver parce que cela date de 15 ans en arrière et certaines ne se trouvent même pas à l'UCI, mais à l'extérieur, dans des laboratoires antidopage et pour l'heure, nous en sommes à recueillir cette information».