Le Luxembourgeois Frank Schleck, suspendu un an mercredi par l'Agence luxembourgeoise antidopage (ALAD), a assuré «garder la tête haute» et «ne pas être un tricheur», l'instance disciplinaire ayant selon lui «écarté l'hypothèse d'une prise volontaire de produit interdit».

Le coureur de la formation luxembourgeoise s'est déclaré «déçu par la sévérité de la sanction» qui prend cours à la date du 14 juillet 2012 et le privera donc du prochain Tour de France. Le Tour 2013 s'élancera depuis le Corse le 29 juin prochain.

La sanction est susceptible d'appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Le coureur et ses avocats se donnent quelques jours pour étudier le dossier et envisager les suites à y donner.

Le coureur âgé de 32 ans ne s'est pas exprimé sur la suite de sa carrière. «Vous comprenez que j'ai besoin de temps», a-t-il murmuré en quittant les locaux de l'ALAD où il était arrivé vers 11 h au bras de son épouse.

Frank Schleck était poursuivi suite à un contrôle antidopage positif au Xipamide (un diurétique) à l'issue de la 13e étape du dernier Tour de France le 14 juillet au Cap d'Agde (Hérault). Il avait quitté l'épreuve au terme de la 15e étape alors qu'il occupait la 12e place du classement général.

Il avait dès le début de l'affaire plaidé la thèse de l'empoisonnement ou de l'accident. Ce qu'il a implicitement continué à faire mercredi.

«Contamination involontaire»

«Le conseil de discipline a écarté l'hypothèse d'une prise volontaire d'un produit interdit, a commenté Frank Schleck. Je garde la tête haute: je ne suis pas un tricheur».

«Sur bases d'expertises, le conseil de discipline a expliqué la présence de Xipamide dans mes échantillons par l'ingestion de compléments alimentaires contaminés. Douze mois de suspension, c'est donc sévère», a-t-il poursuivi en luxembourgeois.

«Malheureusement, les règles de l'UCI sont telles que même une contamination involontaire suffit pour prononcer une sanction», a ajouté celui qui fut 3e du Tour de France en 2011.

Selon l'avocat du coureur, le conseil de discipline de l'ALAD a reconnu que vu les quantités infinitésimales de Xipamide retrouvées dans les échantillons, «le produit n'a pu être utilisé pour améliorer les performances ni comme agent masquant».

«C'est ce qui renforce notre déception par rapport à la sévérité du jugement», a expliqué M. Albert Rodesh.

L'aîné d'Andy Schleck avait déjà été inquiété par la justice sportive en septembre 2008.

Il avait alors fait l'objet d'une perquisition dans son hôtel, à la veille des Championnats du monde de Varèse en Italie, suite à un versement d'une somme de près de sept mille euros au sulfureux docteur Fuentes, accusé de pratiques dopantes et actuellement au centre d'un procès à Madrid. Cette affaire avait été classée sans suite par l'ALAD.

Frank Schleck, client de Fuentes, avait alors expliqué que le médecin espagnol se contentait de lui établir des programmes d'entraînement.