Une firme d'évaluation de foule trouvera sans doute une façon de prétendre le contraire, mais il y avait assurément moins de monde que l'an dernier autour du mont Royal pour le Grand Prix cycliste de Montréal, hier après-midi.

N'empêche, ils étaient encore une fois plusieurs milliers venus encourager leurs héros, dont le vénérable Michael Barry, qui prendra sa retraite à l'issue de la saison. «Juste entendre les encouragements le long du parcours, c'était vraiment bien, a dit l'Ontarien de 36 ans. C'est émotif pour moi. Je m'en souviendrai pour le reste de mes jours.»

Cette dernière saison aura été pénible. Victime d'une fracture du fémur et du coude en février au Qatar, Barry s'est brisé le bras gauche au moment où la forme revenait, en juillet. Il a été opéré et son bras a dû être solidifié avec des plaques et des vis.

Second violon

Conscient qu'il ne pourrait plus jouer les premiers rôles comme il l'espérait, il a tout fait pour être en mesure de prendre le départ à Québec et à Montréal. La victoire de Lars Petter Nordhaug a représenté un véritable baume pour Barry (57e), qui a tout donné pour son coéquipier chez Sky durant la course.

En pleine épreuve, Barry a aussi reçu les félicitations spontanées de plusieurs compagnons d'arme et rivaux, gestes qu'il a appréciés et qui témoignent du respect dont il fait l'objet dans le peloton.

En plus d'un deuxième livre, qu'il espère publier l'an prochain, Barry veut maintenant penser à sa famille, pour qui une carrière de cycliste «est assez difficile». Ses deux garçons de 5 et 7 ans attendaient d'ailleurs qu'il en ait fini avec les journalistes pour lui sauter dans les bras.