L'ex-champion cycliste allemand Jan Ullrich s'est déclaré vendredi «fier de ses deuxièmes places» dans le Tour de France, refusant de spéculer sur la possibilité de récupérer trois des sept titres qui devraient être retirés à l'Américain Lance Armstrong.

«Je ne pense pas à ce titre, je ne suis pas de trop près la procédure. Je suis fier de mes deuxièmes places, a déclaré le lauréat allemand du Tour de France 1997. Si le cas se produit éventuellement, j'en parlerai alors. Jusque-là, il ne s'agit que de spéculation.»

En février, Ullrich, vainqueur du Tour de France en 1997 et 2e notamment en 2000, 2001 et 2003 derrière Armstrong, a été suspendu pour deux ans par le Tribunal arbitral du sport «pour une infraction de dopage» dans le cadre de l'affaire Puerto et tous ses résultats obtenus après mai 2005 ont été annulés.

Un autre cycliste allemand, Andreas Klöden pourrait également prétendre à la victoire de l'édition 2004 lorsqu'il avait terminé premier dauphin d'Armstrong.

Mais Klöden a également été accusé de dopage en 2009 par des experts, chargés par l'Université de Fribourg d'enquêter sur le travail de deux de ses médecins responsables du suivi médical de l'équipe T-Mobile en 2006.

L'Agence mondiale antidopage regrette qu'Armstrong ne s'explique pas en justice

Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), John Fahey, a regretté vendredi que Lance Armstrong ne puisse s'expliquer publiquement devant un tribunal après sa décision de renoncer à poursuivre sa bataille judiciaire contre l'Agence américaine antidopage (USADA).

«J'aurais aimé que les accusations, les insinuations, les rumeurs qui courent depuis des années soient examinées par un tribunal en audience publique dans le cadre d'une procédure juste, quelle qu'en soit l'issue, pour que le monde entier connaisse les faits», a déclaré John Fahey à la radio australienne ABC.

Cette décision, selon John Fahey, ressemble fort à un aveu de culpabilité.

«Il ne peut y avoir d'autre interprétation», a-t-il dit.

Armstrong est victime d'un procès injuste, estime son ancien directeur sportif

Lance Armstrong a subi un «procès injuste», estime vendredi son ancien directeur sportif Johann Bruyneel, après l'annonce de la radiation à vie de l'Américain pour dopage par l'Agence américaine antidopage (USADA) qui va aussi lui retirer ses sept victoires dans le Tour de France.

«Aujourd'hui, je suis déçu pour Lance et pour le cyclisme en général, que les choses aient atteint un tel point que Lance en ait assez et ne souhaite plus participer à la campagne de l'USADA contre lui. Lance n'a jamais abandonné un combat juste dans sa vie, donc sa décision montre à quel point ce procès a été injuste», déclare le Belge, ami personnel d'Armstrong.

Bruyneel, ancien directeur sportif de l'US Postal et Discovery Channel, est lui-même accusé par l'USADA d'avoir pris part à un système de dopage organisé au sein des équipes avec lesquelles Lance Armstrong a remporté ses sept Tours de France.

«J'espère qu'il sera bientôt établi que la procédure ouverte par l'USADA contre moi n'aurait jamais dû aller aussi loin. Étant donné la nature sensible des procédures juridiques, on m'a déconseillé de faire davantage de commentaires à ce stade», ajoute le Belge.

Actuellement directeur sportif chez RadioShack, il a décliné sa participation au dernier Tour de France à cause de cette procédure.

Un quintuple vainqueur du Tour de France s'en moque «éperdument»

Le Français Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour de France, a dit vendredi se moquer «éperdument» de la radiation à vie de Lance Armstrong par l'Agence antidopage américaine (USADA), qui réclame le retrait des sept victoires de l'Américain sur le Tour de France.

«Je m'en fous éperdument. C'est son problème pas le mien. C'est un problème qui aurait dû être réglé depuis dix ou quinze ans et qui ne l'a pas été», a déclaré Hinault sur le site internet du quotidien régional français Ouest-France.

Bernard Hinault, vainqueur du Tour de France en 1978, 1979, 1981, 1982 et 1985, est le dernier Français à avoir remporté la Grande Boucle et collabore avec la société organisatrice du Tour, Amaury Sport Organisation (ASO).