Il y a deux ans, Thomas Voeckler a eu le sentiment de courir à domicile lors du Grand Prix cycliste de Québec. Sans trop d'attentes avant de sillonner les rues de la Vieille Capitale, le meilleur grimpeur du Tour de France 2012 s'était alors lui-même surpris en remportant l'épreuve devant le Norvégien Edvald Boasson Hagen.

Cette combinaison victorieuse est, depuis, gravée dans l'esprit du Français de 33 ans. «Puisqu'il s'agissait d'une nouvelle course, je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait une telle ferveur et que le public m'encourage de la sorte. C'était grisant, c'est l'un de mes meilleurs souvenirs sur un vélo», a-t-il lancé, hier, en conférence téléphonique.

Après un intermède d'un an causé par un Tour de France 2011 usant, il n'est donc pas étonnant de revoir au Québec l'un des coureurs les plus aimés du public.

Cet été, Voeckler a bien pris soin de lui et s'est donné un programme moins exigeant, composé de quelques critériums ou d'une insolite série de trois sprints contre un cheval. Il estime donc posséder la forme adéquate pour réaliser de belles courses à Québec et à Montréal, les 7 et 9 septembre.

Sa préférence va cependant à la première des deux épreuves, parce «qu'il l'a déjà remportée».

«Si je n'ai pas de pépins avant, je peux aborder les deux GP très motivé. Surtout que les deux parcours peuvent correspondre à mon profil. Québec convient plus à un puncheur, alors qu'il faut être davantage un grimpeur à Montréal, même si ce n'est pas un gros col», a-t-il indiqué en faisant référence aux pentes du mont Royal.

Le détour nord-américain est fort apprécié

Au moment de s'entretenir avec les médias québécois, Voeckler n'avait pas encore pris connaissance de la liste des participants.

À peine a-t-il avancé le nom de Peter Sagan, qui «gagne sur tous les terrains». Voeckler sait par contre que le détour nord-américain, dans une longue saison de cyclisme, est de plus en plus apprécié dans le peloton.

«Les deux épreuves prennent de l'importance. Elles n'ont pas l'histoire du Tour des Flandres ou de Liège-Bastogne-Liège, mais dans 20 ans, elles posséderont peut-être la même notoriété.

«À part peut-être quelques exceptions, personne ne va là-bas en vacances. C'est important de remporter des points qui permettent de se maintenir ou de rejoindre la première division. Sans oublier la recherche de commanditaires», a ajouté Voeckler, qui participe actuellement au Tour du Poitou-Charentes.

Organisés en même temps que le Tour d'Espagne, les deux GP cyclistes représentent également une bonne préparation en vue des championnats du monde.

Attention, prévient toutefois Voeckler, il n'est pas question pour lui d'économiser son énergie lors de son voyage au Québec. «Je serai là pour faire la course. L'opposition fait en sorte qu'il est possible de prendre des repères, mais je ne penserai pas aux championnats du monde avant de m'élancer à Québec et à Montréal.»

Du même souffle, il souligne que le décalage horaire n'était pas un énorme inconvénient, puisqu'il bénéficiera ensuite de deux semaines de récupération avant les championnats du monde.

Des compliments pour David Veilleux

Vainqueur de la course des Trois Vallées Varésines, en Italie, le week-end dernier, David Veilleux sera l'un des sept coéquipiers de Voeckler au sein de la formation Europcar. Le double vainqueur d'étapes au Tour de France 2012 estime qu'il «y a une grosse possibilité» pour que Veilleux se retrouve sur la Grande Boucle l'an prochain.

«Il a vraiment franchi un palier mental et physique cette année. J'apprécie son état d'esprit de toujours vouloir travailler pour son leader. Il sera à suivre à Montréal et à Québec, mais il ne devra pas se laisser griser et faire l'erreur de courir pour faire plaisir au public.»