Autorisé à nouveau à courir après sa suspension de deux ans pour dopage sur le Tour de France qu'il avait remporté en 2010, l'Espagnol Alberto Contador revient au haut niveau samedi dans un Tour d'Espagne particulièrement montagneux, comme taillé à sa mesure.

Après avoir forgé ses armes en silence depuis l'annonce de la sanction par le Tribunal arbitral du Sport le 6 février, l'Espagnol de Saxo-Bank, 29 ans, revient plus motivé et affamé que jamais.

Sur le passé, Contador ne souhaite plus s'étendre. Dans cette affaire qui aura suscité l'incompréhension de l'Espagne, il n'a jamais dévié de sa version des faits: la présence de clenbutérol, un stéroïde , dans ses urines sur la Grande Boucle 2010 s'expliquerait par l'ingestion d'un steak contenant cette substance, la veille du contrôle.

Mais le double vainqueur du Tour de France -sa couronne dans l'édition 2010 lui a été retirée, tout comme son succès dans le Giro 2011- considère qu'il est désormais temps de tourner la page. Tout juste a-t-il consenti ces derniers jours à revenir sur ses sensations durant période de suspension.

«Ces mois de suspension ont été longs et il y a eu des jours où je n'avais pas toujours envie d'aller m'entraîner. Mais le soutien des gens m'a aidé. J'ai tenté d'alterner entre différentes routes d'entraînement en Espagne, j'ai reconnu le parcours de la Vuelta, pour ne pas m'entraîner toujours sur les mêmes lieux», a-t-il confié récemment, lors d'une conférence de presse, chez lui, à Pinto, près de Madrid.

Pour le reste, rideau. L'injustice dont il se dit victime ne lui servira désormais plus que d'aiguillon pour l'aider à étoffer rageusement son palmarès.

Et la Vuelta 2012 s'annonce de ce point de vue comme un morceau de choix. L'objectif semble évidemment à sa portée, lui qui avait remporté haut la main l'édition 2008, la seule à laquelle il ait participé jusqu'ici.

Plus motivé que jamais

Il est d'autant plus favori que le tracé, cette année, est particulièrement montagneux. Il n'a pas manqué de remarquer l'arrivée en altitude au Cuitu Negru, un col inédit des Asturies, avec des passages à plus de 20 %.

Dans son retour vers les sommets, il se heurtera cependant à deux écueils. Le premier a le visage de Chris Froome (Sky), dauphin de Bradley Wiggins sur le Tour 2012 et déjà deuxième de la dernière Vuelta, où il avait impressionné.

Contador, en connaisseur, ne s'y trompe d'ailleurs pas: «Froome a déjà démontré l'année dernière qu'il aurait pu gagner si son équipe lui avait lâché la bride. Cela me motive et fait de cette Vuelta un tour dont les gens pourront peut-être se souvenir longtemps».

D'autant plus que le coureur anglais n'apparaît pas comme le seul rival du «Pistolero»: un autre Espagnol, Valverde (Movistar), et le Néerlandais Mollema (Rabobank) peuvent également lui donner du fil à retordre.

Autre inconnue pour Contador: sa forme actuelle. Revenu à la compétition le 6 août, il n'a pu se tester qu'une seule fois en course, dans le Tour du Benelux. Certes, il a terminé 4e au Plat Pays, mais il n'en sait pas plus sur son comportement en montagne. «C'était parfait pour la préparation, mais ça ne me sert pas beaucoup pour savoir ce que je vaux», a-t-il admis.

Mais on peut lui faire confiance pour tout mettre en oeuvre afin de s'adjuger cette Vuelta. Une victoire devant son public serait sans doute la meilleure manière de refermer la plaie ouverte par ce satané contrôle positif.