L'Union cycliste internationale (UCI), en conflit ouvert avec l'agence antidopage américaine (USADA), a demandé samedi que la gestion du cas de l'Américain Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour accusé de dopage, soit confiée à une autorité indépendante.

La fédération internationale a réagi à une déclaration du président de l'USADA, Travis Tygart, qui l'a mis en cause dans le traitement de l'affaire Armstrong.

Confier le dossier à l'UCI reviendrait à laisser «un renard garder le poulailler», selon l'agence américaine.

La fédération internationale a estimé en réponse que «l'USADA affirme une autorité qu'elle n'a pas et use de procédures qui violent les principes de base d'une procédure régulière».

Dans un long communiqué, l'UCI rappelle qu'elle a elle-même demandé à plusieurs fédérations nationales de mener des enquêtes après les accusations de l'ex-coureur Floyd Landis à l'encontre d'Armstrong et de plusieurs autres personnes de l'équipe US Postal, l'USADA agissant alors pour le compte de la fédération américaine.

«L'UCI n'a reçu aucune autre information provenant de l'USADA que l'ouverture d'une procédure disciplinaire à l'encontre de six personnes le 12 juin 2012», écrit la fédération internationale qui déplore le refus de l'agence américaine de fournir toute preuve pour justifier le bannissement à vie de trois d'entre elles.

«Aucun respect pour les règles»

Les trois bannis sont l'ancien médecin espagnol de l'US Postal Luis del Moral, le préparateur physique italien Michele Ferrari et «Pepe» Marti, un ex-entraîneur espagnol d'équipes par lesquelles est passé Armstrong. Aucun des trois n'a cherché à se défendre par voie d'arbitrage.

«Selon les règles du code mondial antidopage et le règlement antidopage de l'UCI dont l'USADA revendique l'application, l'UCI est l'autorité de compétence pour la gestion de ces cas», relève la fédération internationale.

En soulignant la non-communication des preuves aux accusés, l'absence de compétence de l'USADA dans cette affaire, le refus de l'agence américaine de voir le dossier évalué par une autorité indépendante et ses affirmations publiques d'une conspiration de dopage, l'UCI conclut que l'USADA «n'a aucun respect pour les règles et les principes d'une procédure régulière».

«En ayant condamné publiquement à l'avance les répondants, l'USADA n'a pas d'autre choix que d'utiliser tous les moyens pour faire avancer le dossier», estime l'UCI.

«Bien qu'étant l'autorité compétente, l'UCI veut que l'affaire soit mise dans les mains d'une autorité indépendante à la fois de l'UCI et l'USADA», souligne la fédération internationale, soucieuse du «bien-fondé de toute procédure disciplinaire».

L'USADA affirme disposer de témoignages montrant qu'Armstrong s'est dopé entre 1996 et 2011, soit l'essentiel de sa carrière, et que cinq anciens collaborateurs de l'US Postal ont participé à un système de dopage organisé.

Outre Armstrong et les trois personnes déjà bannies, les autres accusés sont le directeur sportif Johan Bruyneel et le docteur Pedro Celaya, tous deux actuellement chez RadioShack, la dernière équipe du Texan avant sa retraite définitive en janvier 2011.