Le Tour de France 2012, 99e du nom, débute ce samedi à Liège. Avec une question lancinante: qui succédera à Cadel Evans, vainqueur l'an passé sur les Champs-Élysées?

En l'absence de deux des principaux protagonistes des derniers Tours, Alberto Contador (vainqueur en 2007 et 2009), suspendu pour dopage, et Andy Schlek (vainqueur en 2010 après la disqualification de Contador), qui souffre de la hanche, cette édition 2012 s'annonce en effet particulièrement incertaine.

Résultat, derrière l'Australien de BMC Racing, tenant du titre et grand favori, suivent une flopée de coureurs aux dents longues. À commencer par le Britannique Bradley Wiggins (Team Sky), dont le début de saison tonitruant impressionne autant qu'il inquiète.

Vainqueur du Paris-Nice, du Tour de Romandie et du Dauphiné, Wiggins pourrait ainsi avoir laissé quelques plumes avant de débarquer en France.

Sur le papier, pourtant, son équipe présente l'effectif le plus homogène et le plus solide du peloton. Avec des lieutenants du calibre du Britannique Chris Froome ou des Australiens Michael Rogers et Richie Porte, la Team Sky peut également compter sur le contesté mais implacable sprinter Mark Cavendish, champion du monde sur route en 2011.

Wiggins semble d'ailleurs sûr de lui.

«La question n'est pas de savoir si je vais gagner le Tour, mais quand, a assuré le trentenaire il y a quelques mois. Ça fait longtemps que j'attends ce moment et je vais faire tout ce que je peux pour gagner le Tour de France.»

Pour sa part, Evans s'estime en bonne forme et il espère qu'il atteindra le sommet de sa forme pendant l'épreuve.

«Ils me disent que Bradley Wiggins est l'homme à battre», a déclaré Evans, mais il a ajouté que son équipe BMC est prête, solide et confiante en vue de la défense de son titre sur un tracé presque identique à celui qui l'a consacré l'année dernière.

Dans une moindre mesure, l'Italien Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), l'Espagnol Samuel SDanchez (Euskaltel-Euskadi), le Néerlandais Robert Gesink (Rabobank) voire le Luxembourgeois Fränk Schleck (RadioShack-Nissan) pourraient également tirer leur épingle du jeu.

Le profil de la course, longue de 3497 km et 20 étapes (dont neuf de plaine, quatre accidentées, cinq de montagne, deux contre-la-montre et un prologue), semble taillé pour un profil hybride.

D'ailleurs, afin de contraindre les grimpeurs à attaquer de loin pour creuser les écarts, Christian Prudhomme, le directeur du Tour, a augmenté la part des contre-la-montre, qui dépassent cette année les 100 kilomètres. Il a offert en contrepartie aux attaquants, selon son expression, «les pentes les plus raides de l'histoire du Tour.»

Cette Grande Boucle présente donc des opportunités pour tous les types de coureurs en sus de plusieurs ascensions inédites n'ayant jamais encore été au programme de la Grande Boucle: la Planche des Belles Filles, le col du Grand Colombier (première ascension hors catégorie du Jura), le Mur de Péguère, Peyragudes et l'ensemble des petits cols traversés dans le Jura suisse.