Le Luxembourgeois Andy Schleck (RadioShack), blessé, a déclaré forfait mercredi pour le Tour de France 2012 qui se retrouve désormais privé de l'un de ses meilleurs grimpeurs, lauréat en 2010.

Le cadet des frères Schleck, 27 ans, deuxième l'an passé à Paris, souffre d'un trait de fracture au sacrum après sa chute survenue jeudi dernier dans le contre-la-montre du Critérium du Dauphiné, une course qu'il a abandonnée deux jours plus tard.

«C'est la plus grosse déception de ma carrière. J'aurais préféré terminer dernier de ce Tour plutôt que de ne pas y participer», a déclaré le vainqueur du Tour 2010 sur le tapis vert (après le déclassement de l'Espagnol Alberto Contador).

Ce forfait couronne un début de saison 2012 qui n'a apporté que des déconvenues au coureur luxembourgeois, hormis la réception le 29 mai dernier du maillot jaune symbolisant son succès du Tour 2010.

En 2012, Andy Schleck a accumulé les abandons dans les principales courses par étapes (Paris-Nice, Tour de Catalogne, Dauphiné) et les problèmes de santé.

Fin mai, il a dû interrompre ses reconnaissances de parcours du prochain Tour pour faire soigner une douleur à un genou dans une clinique de Bâle (Suisse) durant trois jours.

Le Dauphiné, qui devait lui permettre de se relancer pour juillet, s'est transformé en cauchemar.

«Hier (mardi), j'ai essayé de rouler une heure, sous la pluie, mais j'ai compris tout de suite que c'était impossible», a déclaré Andy Schleck, ému, parfois au bord des larmes, au cours d'un point de presse tenu mercredi après-midi au Luxembourg.

«Participer aux JO»

«Quand j'ai abandonné (samedi) au Dauphiné, j'avais mal, et là c'était encore bien pire. Je savais depuis que je ne pourrais pas être au Tour», a-t-il ajouté.

Le Luxembourgeois n'avait raté aucune édition de la Grande Boucle depuis ses débuts dans l'épreuve en 2008.

Évoquant l'avenir au-delà du Tour, il a espéré être rétabli à temps pour participer aux JO de Londres fin juillet: «Il me faudra être à 100% pour reprendre. J'espère faire les Jeux. Ensuite, il y a le Tour d'Espagne, les Championnats du monde sur un parcours qui devrait bien me convenir (à Valkenburg, Pays-Bas), le Tour de Lombardie.»

«Mon grand rêve, c'était de gagner le Tour de France. Maintenant, c'est fini», s'est résigné l'auteur d'un raid mémorable l'an passé dans l'étape du Galibier.

Il a cherché une consolation dans l'histoire du cyclisme: «Il y a souvent eu des coureurs dans mon cas. Beaucoup ont dû faire l'impasse sur le Tour pour cause de blessure».

Depuis 30 ans, des vainqueurs sortants ou récents du Tour ont dû en effet renoncer sur blessure. Entre autres Bernard Hinault (en 1983) et l'Américain Greg LeMond (en 1987), qui ont de nouveau gagné par la suite. Mais aussi Laurent Fignon (en 1985) et l'Allemand Jan Ullrich (en 1999), qui n'ont plus jamais remporté le Tour.

Pour l'heure, ce forfait confirme encore le Britannique Bradley Wiggins et l'Australien Cadel Evans, vainqueur sortant, dans leur rôle de favoris. Ils sont débarrassés des deux meilleurs grimpeurs du Tour de ces dernières années, Andy Schleck et Alberto Contador, qui est suspendu jusqu'au 5 août.