Huit mois après son succès du Tour de France, l'Australien Cadel Evans (BMC) s'est de nouveau habillé en jaune, la couleur du maillot de leader, au soir de la première des deux journées du Critérium international, samedi, à Porto-Vecchio (Corse).

Pour son retour dans une course française, Evans a enlevé la deuxième étape du triptyque organisé par ASO, un contre-la-montre de 6,5 kilomètres, et a pris les commandes du classement général.

«J'ai de bonnes sensations depuis Tirreno(-Adriatico)», a déclaré l'Australien de 35 ans qui n'avait pas encore gagné de la saison. Mais, s'il a fait part de sa satisfaction, il a aussi rappelé dans un sourire le grand objectif: «Je mise tout sur le Tour, rien ne m'en détourne.»

Sous les yeux du patron et mécène de BMC, le milliardaire suisse Andy Rihs, il a aussi signé la première victoire de sa formation en 2012 quand, dans le même temps, les autres leaders, le Belge Philippe Gilbert et le Norvégien Thor Hushovd, recrutés à grands frais à l'intersaison, piétinent encore pour diverses raisons.

Dans le contre-la-montre, sous le soleil enfin revenu après les pluies du matin, l'Australien a devancé de 3/10e de seconde son compatriote Michael Rogers, qui fut trois fois champion du monde de la discipline. «Je suis content de le voir revenir, il a eu tant de malchance ces dernières années», a apprécié Evans.

Riblon malchanceux

L'avantage du leader s'avère également très limité par rapport à d'autres candidats au podium, au terme de la troisième étape qui se concluera dimanche après-midi au col de l'Ospedale au bout d'une montée de 14,2 kilomètres à 6,2 %.

Le Belge Maxime Monfort, qui a fait sensiblement mieux que son coéquipier luxembourgeois Frank Schleck (pointé à 22 sec), compte seulement 2 secondes de retard. Tout comme Christophe Riblon, accablé par la malchance à l'arrivée de l'étape matinale.

Riblon n'a pu éviter un coureur qui a chuté devant lui dans le sprint de la première étape (89,5 km) gagnée par l'Auvergnat Florian Vachon pour le compte de l'équipe Bretagne-Schuller. Touché au côté gauche, le Picard a rivalisé ensuite dans le contre-la-montre mais ses ambitions sont suspendues à la possibilité pour lui de récupérer avant l'étape la plus exigeante du triptyque.

L'Italien Marco Pinotti (à 2 sec), le Suédois Thomas Lovkvist (à 6 sec) et le Français Pierrick Fédrigo (à 18 sec), le vainqueur de 2010, sont restés également à portée compte tenu des écarts attendus à l'Ospedale et des bonifications allouées aux trois premiers (10, 6 et 4 sec).

«On verra demain (dimanche) mais si je devais perdre, ce ne serait pas grave», a annoncé Evans. Son directeur sportif, Max Sciandri, s'est montré plus direct: «Il est sorti de Tirreno en condition ascendante. Je sais qu'il sera là et qu'il fera une belle course.»