Le Giro reste trois jours durant sur les sommets, de vendredi à dimanche, pour trois étapes de haute montagne.

Vendredi (Spilimbergo - Grossglöckner, 167 km): le triptyque commence par son volet le moins difficile bien que l'ascension terminale du Grossglöckner s'étire sur 20,7 kilomètres. Le parcours passe d'abord par un col de première catégorie (Monte Croce Carnico), à la frontière italo-autrichienne, puis par deux autres ascensions moins cotées. La montée finale mène à l'altitude de 2137 mètres, plus haut que la banderole du GP de la Montagne (1908 m d'altitude) installée à 7,2 kilomètres de la ligne. Le Giro n'est arrivé qu'une seule fois sur la montagne-symbole de l'Autriche, en 1971, année de la victoire de Pierfranco Vianelli (5e du classement final), le champion olympique italien de Mexico-1968.

Samedi (Lienz - Zoncolan, 210 km): pour le retour en Italie, deux cols de troisième catégorie précèdent les montées du Passo della Mauria, avant la mi-parcours, et surtout du Monte Crostis, une ascension inédite de 14 kilomètres à 10,1 % de pente qui conduit à l'altitude de 1982 mètres (Km 172,2). Le début de la descente, vertigineuse selon les coureurs qui l'ont reconnue, se fait sur une chaussée en terre. Au bas, une transition d'une dizaine de kilomètres mène au Zoncolan, un col mythique depuis que le Giro l'a découvert en 2003 (2007 par son versant d'Ovaro). De ce côté, la montée de 10,1 kilomètres présente une pente moyenne de 11,9 % sur une route étroite et étouffante. Avec une incroyable partie médiane, près de 6 kilomètres à 14,9 % (!), et une succession de trois tunnels étroits après le passage sous la flamme rouge, avant l'arrivée à 1730 mètres d'altitude, dans le stade naturel exceptionnel de la montagne-totem du Frioul où la grande foule est attendue.

Dimanche (Conegliano - Gardeccia Val di Fassa, 229 km): la «tappone», l'étape-reine des Dolomites, affiche cinq ascensions à son programme. Après Piancavallo (13,7 km à 8,3 %), classée en première catégorie, puis la Forcella Cibiana (2e catégorie), la course franchit le Passo Giau (2236 m) et s'attaque au Passo Fedaia, un grand classique du Giro dans le massif de la Marmolada. Les 5,3 derniers kilomètres, très raides sur une route large, conduisent au sommet (2057 m) situé à 27,6 kilomètres de l'arrivée. Après la descente, par Canazei, vers le val di Fassa, la montée finale rejoint le refuge Gardeccia (6,2 km à 10 %), avec un passage en terre pour arriver sur la ligne installée à 1948 mètres d'altitude, en conclusion de cette épuisante trilogie.