À la lumière d'une performance «exceptionnelle» à son premier Paris-Roubaix, le cycliste David Veilleux a le potentiel de finir dans le top 10 dès l'an prochain, pense son patron chez Europcar, Jean-René Bernaudeau.

«On a affaire à un vrai Flandrien «, a résumé Bernaudeau, directeur général d'Europcar, joint hier dans ses bureaux en Vendée.

D'abord pressenti pour les semi-classiques comme la Omloop Het Nieuwsblad, Veilleux a gagné sa place au mérite pour les deux grandes courses flandriennes, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, où il a fini 25e dimanche dernier après avoir été un membre actif de la principale échappée.

«Il est allé cherché sa sélection tout seul», a souligné Bernaudeau, pas si surpris par les résultats du cycliste de Cap-Rouge compte tenu de la description qu'en avait fait son entraîneur personnel Pierre Hutsebault avant son embauche chez Europcar.

Au Tour des Flandres, «LA plus grande course du monde» dixit Bernaudeau, Veilleux a pris le 129e rang après avoir épaulé ses coéquipiers. «Il nous a confirmé qu'il était fait pour ce style de course parce qu'il est très à l'aise dans le peloton. Il frotte bien. Rouler au millimètre toute la journée, ça ne le dérange pas.»

Aisance confirmée sur les pavés du Paris-Roubaix. «Il est très puissant. Les pavés, c'est une histoire de puissance. Il faut être capable de passer à une certaine vitesse. On voyait qu'il avait les coudes bien posés, qu'il amortissait bien les chocs. D'ailleurs, il a fini, ce qui est un vrai test.»

Langage corporel

Bernaudeau a surtout été impressionné par le langage corporel de la recrue de 23 ans quand il l'a retrouvée une demi-heure après l'arrivée de l'épreuve de 259 kilomètres.

«On voit que c'est un coureur qui a de l'avenir parce qu'il n'avait pas les coudes et les doigts complètement détruits. D'habitude, on est deux jours sans pouvoir ouvrir les mains quand on n'est pas un spécialiste.»

Ce qui fait croire à Bernaudeau que Veilleux peut espérer encore mieux dès l'an prochain: «Lui et Damien Gaudin (16e), c'étaient nos deux plus jeunes coureurs, et ce sont nos deux meilleurs (à Paris-Roubaix). On peut donc penser qu'il l'aura dans la tête l'an prochain, mais d'une manière beaucoup plus précise. S'il l'aborde sans accident et dans une forme optimale, il peut espérer un top 10 facilement.»

Après le Grand Prix de Denaim, où il a fini 103e, Veilleux s'accorde une pause de course de quatre semaines. Il reprendra la compétition au Tour de Picardie, du 13 au 15 mai.