Alberto Contador, dont un contrôle antidopage a donné un résultat «anormal» dans le dernier Tour de France, s'inscrit dans une lignée de coureurs dont la victoire a été compromise ou perdue à cause d'une affaire relative au dopage.

Un seul, l'Américain Floyd Landis en 2006, a perdu toutefois le bénéfice de son succès pour ce motif depuis que les contrôles antidopage ont été instaurés voici une quarantaine d'années.

Mais d'autres porteurs du maillot jaune ont eu maille à partir avec le règlement antidopage.

1978: le Belge Michel Pollentier, maillot jaune du Tour, est surpris en flagrant délit de tricherie lors du contrôle suivant l'arrivée à l'Alpe d'Huez. Pollentier, qui était équipé d'une poire contenant une urine «propre», est exclu aussitôt de la course dont il était le leader, à six jours de l'arrivée.

1988: l'Espagnol Pedro Delgado, qui caracole en tête de la course, se retrouve au coeur de la polémique. Une première analyse montre la présence dans ses urines d'un diurétique, le Probénécide, suspecté d'avoir des effets masquants. Mais, ce médicament, s'il figure sur la liste des produits interdits par le Comité international olympique (CIO), n'est pas encore mentionné sur la liste de l'Union cycliste internationale (UCI), ce qui n'entraîne finalement aucune sanction pour Delgado après une violente polémique franco-espagnole.

1996: au coeur des années EPO, juste avant l'instauration des premiers tests sanguins (plafond de l'hématocrite à 50 %), le Danois Bjarne Riis survole le Tour en montagne. Au printemps 2007, celui qui était surnommé «Monsieur 60 %» avoue s'être dopé. Les faits étant prescrits, son nom reste au palmarès.

1999: Lance Armstrong justifie d'une prescription médicale -antidatée, diront ses accusateurs- pour l'utilisation d'une pommade à base de corticoïdes qui avait donné un résultat initial positif dans l'une des premières étapes du Tour 1999. L'Américain, soupçonné d'avoir utilisé de l'EPO cette année-là par une enquête publiée par l'Equipe en 2005, gagne le premier de ses sept Tours.

2002: l'Espagnol Igor Gonzalez de Galdeano, porteur du maillot jaune, se retrouve au centre d'un litige entre l'UCI et l'Agence mondiale antidopage (AMA). Le coureur de Manolo Saiz, positif au salbutamol (une substance permettant de traiter l'asthme qui possède, à forte concentration, des effets anabolisants), présente une justification thérapeutique validée par l'UCI. Il poursuit le Tour (5e au classement final) avant d'être suspendu six mois par l'autorité française antidopage, une sanction valable uniquement en France.

2006: Dans la semaine qui suit sa victoire, l'Américain Floyd Landis est déclaré positif la testostérone, le jour de sa victoire d'étape à Morzine, à trois jours de l'arrivée à Paris. Bien que l'apport exogène de la substance soit prouvé, Landis nie et se lance dans une interminable guérilla juridique dont il finira par sortir vaincu. Son suivant, l'Espagnol Oscar Pereiro, est finalement déclaré vainqueur sur le tapis vert. Au printemps dernier, Landis finit par avouer sa faute et admettre son mensonge, près de quatre ans après les faits.