L'Espagnol Alberto Contador a rejeté jeudi les soupçons de dopage après un résultat «anormal» à un contrôle antidopage sur le Tour de France 2010 qu'il a remporté, se déclarant «victime» d'une «contamination alimentaire».

«C'est un cas de contamination alimentaire et je suis la victime» a contre-attaqué le champion de 27 ans, quelques heures après l'annonce de sa suspension provisoire pour des traces d'un produit interdit, le clenbutérol, retrouvées dans ses urines après un contrôle sur la Grande boucle.

Lors d'une conférence de presse organisée dans sa ville natale de Pinto, près de Madrid, l'ex-leader de l'équipe Astana a insisté sur la quantité infinitésimale de ce produit anabolisant retrouvée dans ses urines lors d'un contrôle effectué le 21 juillet à Pau (sud-ouest).

Contador a incriminé une «viande» qu'il avait mangée la veille et le jour du contrôle et qui était, selon lui, porteuse du produit qui est le plus souvent utilisé pour les animaux.

La viande incriminée, du boeuf, aurait été achetée à Irun au Pays basque espagnol par l'ex-coureur et directeur sportif espagnol, José Luis Lopez Cerron, alors qu'il venait rendre visite à l'équipe Astana.

Selon Contador, l'Union cycliste internationale (UCI) a elle-même reconnu lors d'une réunion le 26 août qu'il s'agissait d'un «cas de contamination alimentaire».

A cette date, «nous avons parlé très longuement avec le groupe médical de l'UCI pour savoir comment cela avait pu arriver et l'UCI elle-même m'a affirmé que c'était un cas de contamination alimentaire», a expliqué le «Pistolero» de Pinto.

«C'est une erreur totale»

«C'est un cas exceptionnel» a encore insisté le triple vainqueur du Tour de France (2007, 2009, 2010), soulignant que seulement «0,000 000 000 05 grammes par ml» du produit avait été retrouvé dans les échantillons.

Pour le coureur, le fait que des études supplémentaires sur ce cas aient été décidées par l'UCI, est bien «le signe que ce n'est pas un cas positif».

«Je suis triste et déçu mais avec la tête haute (...) C'est une erreur totale», a-t-il déclaré avec beaucoup d'émotion, avant d'estimer qu'il fallait «changer le système» de la lutte antidopage.

L'UCI a reconnu devoir mener, en concertation avec l'Agence mondiale antidopage (AMA), «des investigations scientifiques complémentaires avant qu'une quelconque conclusion puisse être tirée».

Le contrôle en cause date du 21 juillet, lors de la seconde journée de repos du Tour de France à Pau. Le clenbutérol, un produit qui favorise la dilatation des bronches et traite l'asthme, est utilisé surtout pour traiter les animaux.

Depuis sa troisième victoire dans la Grande Boucle où il a devancé le Luxembourgeois Andy Schleck, le Castillan n'a plus disputé de course importante.

En partance de l'équipe Astana à la fin de l'année, il a signé un contrat de deux ans en faveur de l'équipe Saxo Bank, celle pour laquelle courait jusqu'à présent Andy Schleck.