Mark Cavendish, réputé meilleur sprinteur au monde, a été battu par tout le monde, y compris par un illustre inconnu, lors de la première semaine de la Vuelta et court toujours après un succès qui le lancerait idéalement vers le Championnat du monde à la fin du mois.

Le sprinteur britannique, annoncé sur son site internet comme «l'homme le plus rapide sur deux roues», a pourtant eu l'honneur de porter le premier maillot rouge de la 65e édition de la Vuelta. Mais il s'agissait d'une victoire collective, celle de sa formation HTC-Columbia, lors d'un contre-la-montre par équipes de 13 kilomètres.

Cavendish, 25 ans, altruiste sur le coup, le reconnaissait bien volontiers: «Nous avons roulé en groupe, je suis très fier de ce que nous avons fait. C'est moi qui porte (le maillot rouge) mais il appartient à toute l'équipe, qui a travaillé très dur».

«Cav» a ensuite dû se contenter de places d'honneur. Indigne pour un sprinteur de son envergure, qui avait fait mentir ses détracteurs en juillet en gagnant cinq étapes lors du Tour de France après un début de saison manqué (seulement trois victoires). Lors du Tour 2009, il avait déjà survolé l'execice avec six succès.

Mais lors de la deuxième étape de la Vuelta, alors qu'il était présenté comme archi-favori conforté par le maillot de leader, Cavendish s'est fait surprendre par le Bélarusse Yauheni Hutarovich (FDJ), sorti de nulle part.

Encore deux chances?

«Le vainqueur m'a surpris, je ne le connais pas, je n'avais même jamais entendu son nom», avouera après l'étape un autre grand nom du sprint, le double champion du monde (1999, 2001) espagnol Oscar Freire.

Souvent présenté comme le «bad boy» du sprint, Cavendish a ensuite été dominé par ses rivaux sprinteurs lors des autres arrivées groupées: victoire de Tyler Farrar lors de la 5e étape (Cavendish 3e), de Thor Hushovd pour la 6e (Cavendish, lâché dans les montées, termine à la 175e place) et Alessandro Petacchi lors de la 7e (Cavendish 2e).

À sa décharge, le Britannique, arrivé en Espagne sans son habituel «train» qui le met sur orbite à quelques centaines de mètres de la ligne, s'est souvent retrouvé isolé dans les dernières lignes droites.

Il lui reste deux semaines de Vuelta pour se refaire une crédibilité et une confiance avant le Mondial en Australie (29 septembre-3 octobre), dont le parcours peu sélectif lui laisse des chances de s'imposer.

«L'idée est d'aller jusqu'à la fin, c'est très intéressant de rouler en Espagne», avouait-il après la première étape.

Mais la montagne va désormais être à l'honneur, après une première journée de repos lundi. Au début de l'épreuve, le Britannique avait «en tête six étapes qui pourraient se jouer au sprint». Quatre ont déjà été enlevées par un sprinteur. Il ne lui reste a priori que deux occasions de briller.

La dernière étape, avec arrivée à Madrid le 19 septembre, serait pour lui, qui n'a jamais brillé sur la Vuelta, la sortie idéale à dix jours du rendez-vous australien.