Catharine Pendrel a failli monter sur le podium aux Championnats du monde de vélo de montagne, samedi. La Néo-Brunswickoise a dû se contenter de la quatrième place, au terme de la course de 26 kilomètres disputée sur le mont Sainte-Anne.

La championne cette saison sur le circuit de la Coupe du monde a perdu la lutte à trois dans laquelle elle a été impliquée au cours de la dernière boucle de l'épreuve.

La Russe Irina Kalentieva, championne mondiale en 2009, et l'Américaine Willow Koerber lui ont soufflé une médaille.

La Polonaise Maja Wloszczowska a dominé l'épreuve en une heure 48 minutes et 21 secondes. Kalentieva a fini à 48 secondes d'elle et Koerber à 52. Pendrel a suivi deux secondes seulement derrière l'Américaine.

«J'aurais voulu procurer une médaille au Canada, mais ça n'a pas fonctionné. J'espère au moins que les gens ont apprécié le spectacle», a affirmé Pendrel, en gardant le sourire.

«C'était enlevant à la fin et je suis satisfaite. Il ne manquait pas grand-chose. Un peu d'expérience peut-être», a ajouté l'athlète âgée de 30 ans.

«Quatrième cette année, c'est mieux que sixième l'an dernier. Surveillez-moi bien l'an prochain», a-t-elle résumé.

La favorite du public, la Québécoise Marie-Hélène Prémont, a récolté une décevante neuvième place, en présence de milliers de spectateurs venus l'encourager malgré le temps maussade.

«Je suis déçue, c'est sûr, parce que je sais que j'aurais pu faire mieux, a-t-elle déclaré. J'aurais voulu l'emporter devant mon monde. Le scénario aurait été différent si le parcours avait été sec. J'aurais pu vraiment pousser comme j'en aurais été capable.»

Mauvais choix

L'athlète de Château-Richer rageait contre un mauvais choix de pneumatique qu'elle a faite, en raison des conditions pluvieuses. Pendant toute la semaine, elle s'était entraînée sur un vélo rigide muni de pneus «ballounes».

«Quand j'ai vu la pluie tomber ce matin, j'ai pensé qu'il serait préférable que j'utilise des pneus plus durs. C'était une erreur finalement. J'ai passé la course à glisser sur les racines d'arbre et les roches. Je n'ai jamais eu une bonne traction.»

Prémont a commencé à douter de son choix en constatant au départ que Pendrel avait conservé les pneus à gros volume.

«C'était trop tard pour changer. Je devais vivre avec mon choix. J'ai eu le sentiment de me faire brasser de tous les bords. Ç'aurait quasiment été préférable qu'il pleuve des cordes. Le parcours aurait été plus plus boueux, moins glissant.»

Au cours de la troisième boucle, elle a tenté d'ouvrir la machine afin de rétrécir l'écart.

«Je me disais que je devais récupérer des secondes. Mais plus j'essayais d'aller vite, plus je faisais des erreurs techniques et plus je glissais. Je n'étais réellement pas à l'aise.»

Prémont a dit avoir envisagé d'effectuer un arrêt dans l'aire de ravitaillement afin de modifier la pression dans les pneus ou tout simplement les changer.

«D'une façon ou l'autre, j'aurais perdu du temps. J'ai fait le choix de continuer.»

Encore passionnée

Interrogée au sujet de son avenir, la cycliste qui va célébrer son 33e anniversaire de naissance en octobre ne s'est pas exprimée comme si elle s'apprêtait à abandonner la compétition.

«Je ne sais pas ce que je vais faire. Je vais voir les occasions qui vont se présenter. Je vais aussi en parler avec mon ami de coeur et ma famille. Ce qui me fait hésiter, c'est que j'ai toujours le feu sacré pour ce que je fais. La passion est encore là. Je me sentais mieux cette année et je sais que je peux me sentir mieux.»

En attendant, Prémont va prendre part pour la deuxième année de suite aux Championnats du monde de triathlon de montagne Xterra à Maui, à Hawai, à l'automne.

Chez les hommes

Tout le monde était heureux pour Jose Antonio Hermida Ramos au mont Sainte-Anne, samedi. Le cycliste espagnol, médaillé olympique d'argent en 2004 et vétéran de 14 saisons sur la scène internationale, a finalement savouré son premier sacre mondial en vélo de montagne, en remportant l'épreuve masculine élite de cross country.

«C'est un sapré bon gars, je suis content pour lui. C'est beau de le voir enfin remporter un titre mondial après toutes ces années», a commenté le meilleur Canadien, Geoff Kabush, qui a été le huitième à rallier l'arrivée, à trois minutes 58 secondes du champion.

Hermida Ramos, qui a négocié les six boucles de l'épreuve totalisant 33 kilomètres, en une heure 52 minutes et 26 secondes. À 29 secondes derrière, le Tchèque Jaroslav Kulhavy a gagné l'argent. Pointant à 1:10 de l'Espagnol, le Sud-Africain Burry Stander a touché le bronze. Stander, âgé de 24 ans seulement, a été le champion de la catégorie espoir en 2009.

Raphaël Gagné, de Lac-Beauport, était on ne peut satisfait de sa 43e position, à sa première participation aux Mondiaux dans la catégorie élite.

«Compte tenu qu'on sort rapidement de piste les retardataires aux Championnats du monde, l'objectif était de compléter les cinq premiers tours à un bon rythme, et d'y aller avec ce qui reste pour le dernier tour», a-t-il affirmé.

Gagné, qui a fini à 14:39 du champion, avait comme seul regret de ne pas avoir utilisé un vélo à suspension double parce qu'il s'est fait bardasser passablement. Les muscles intercostaux ont été sollicités, et il avait même peine à respirer au cours des deux derniers tours.

«Le parcours se détériorait énormément, a-t-il expliqué. Ceux qui ont fait le choix d'utiliser un vélo à suspension double ont été avantagés. Ils ont en tout cas pu relâcher davantage dans les descentes.»

Plusieurs milliers de personnes ont envahi le mont Sainte-Anne, samedi, et Gagné, comme tous les athlètes canadiens, ont souligné leur ferveur.

«C'est la course la plus le «fun» de toute ma carrière à laquelle j'ai participé, a lancé Max Plaxton, de Victoria, en Colombie-Britannique, qui a pris le 39e rang. Les gens étaient incroyables le long du parcours. L'atmosphère était magnifique.»

Les Championnats prennent fin, dimanche, avec la présentation des épreuves de descentes.