Le Giro est arrivé dans le froid et le brouillard au Terminillo, la montagne des Romains, où le Danois Chris Sörensen s'est adjugé la 8e étape au lendemain de la prise de pouvoir du Kazakh Alexandre Vinokourov.

Marqués par les efforts de la veille, dans une étape d'anthologie sur les «strade bianche», les favoris sont restés sur la réserve pour la première arrivée au sommet de l'épreuve. Ils ont laissé les honneurs du jour aux rescapés d'une échappée lancée dans la plaine, Chris Sörensen et l'Italien Simone Stortoni, tous deux âgés de 25 ans.

Sörensen, un grimpeur promu chef de file de l'équipe Saxo Bank dans ce Giro en l'absence des frères Schleck, s'est imposé en solitaire à l'altitude de 1668 mètres, près des pistes de la station de ski la plus proche de Rome.

Dans une ambiance hivernale, il a surgi du brouillard, éclairé par les phares des voitures suiveuses, pour enlever son premier succès majeur, hormis une étape de prestige à la Toussuire dans le Dauphiné 2008. «Ma plus belle victoire», a évidemment souligné au Terminillo ce coureur qui se partage entre la Toscane et le Luxembourg.

Le Danois, dont l'approche du Giro a été contrariée par une fracture de la clavicule fin mars, a réagi à une attaque de Stortoni, portée à 10 kilomètres de l'arrivée. Sur la large chaussée du Terminillo, d'une pente modérée, il a rejoint son compagnon pour le distancer aux 6 kilomètres.

Sastre encore distancé

Stortoni, un quasi-inconnu originaire des Marches, a cherché à faire oublier les chutes à répétition de son chef de file, le grimpeur de poche Domenico Pozzovivo (9e du Giro 2008). Mais, au terme des 189 kilomètres, il a échoué à apporter à l'Italie un deuxième succès d'étape après celui des Liquigas dans le contre-la-montre par équipes.

Dans ce Giro très international, un septième pays (après la Grande-Bretagne, Etats-Unis, Belgique, Italie, France, Australie) a vu l'un de ses représentants monter sur le podium.

«C'est à croire que personne n'était intéressé pour gagner l'étape», s'est étonné l'Italien Damiano Cunego, dont l'équipe a assumé l'essentiel du travail derrière une échappée de 17 coureurs souvent animée par le Français Thomas Voeckler se dévouant pour le grimpeur suisse Johan Tschopp. Avant que, dans le froid du Terminillo, Tschopp soit débordé comme d'autres spécialistes (Moncoutié, Uran) présents dans cette fugue.

«Vino», pour sa part, a surveillé en priorité le champion du monde, l'Australien Cadel Evans. Les deux premiers du classement ont terminé roue dans roue au sein d'un groupe réunissant les candidats au podium à l'exception de l'Espagnol Carlos Sastre, le vainqueur du Tour de France 2008.

Une nouvelle fois distancé, Sastre est désormais pointé à plus de huit minutes au classement. Preuve d'un changement de stratégie, son lieutenant Xavier Tondo a eu carte blanche pour tenter sa chance dans le final (3e de l'étape).

Lundi, le Giro redescend en plaine dans la 9e étape longue de 187 kilomètres entre Frosinone et Cava de Tirreni, près du golfe de Salerne (sud).