Vainqueur du contre-la-montre d'ouverture dans les rues d'Amsterdam, le Britannique Bradley Wiggins a endossé le premier maillot rose du Giro, samedi, et ouvert le palmarès de la nouvelle équipe Sky dans les grands tours.

Toujours aussi fluide d'allure, Wiggins a roulé à près de 49 km/h pour s'imposer au terme des 8,4 kilomètres. Mais il n'a dû qu'à toute son habileté -en pédalant même dans les virages- de devancer finalement de 2 secondes le surprenant Brent Bookwalter, un Américain de 26 ans néophyte du Giro.

Bookwalter s'est classé juste devant son chef de file de l'équipe BMC, l'Autralien Cadel Evans, le mieux classé des favoris du Giro. Le champion du monde, en puissance, a pris la troisième place de l'étape, à 2 secondes seulement de Wiggins.

Avec lui, Alexandre Vinokourov a réalisé la bonne opération du jour dans le lot des candidats à la victoire finale. Devant un public très nombreux, le Kazakh, quatrième de l'étape, a bouclé son parcours à 3 secondes d'Evans et a pris position pour la suite.

Leurs adversaires reconnus ont accusé un retard de l'ordre d'une vingtaine de secondes. Précisément 21 secondes pour l'Italien Ivan Basso par rapport à Evans, 23 pour l'Espagnol Carlos Sastre. Soit un débours légèrement supérieur à ceux des Italiens Stefano Garzelli (18 secondes) et Michele Scarponi (19 secondes).

Les sprinteurs attendus

En revanche, l'addition s'est élevée à 50 secondes pour l'Italien Damiano Cunego, parti parmi les premiers dans ce contre-la-montre disputé sous quelques averses qui ont rendu la chaussée glissante par endroits. Quant au grimpeur italien Domenico Pozzovivo, il a cédé 1 minute à Evans.

De ce parcours urbain compliqué par des plaques d'égout sur la route et des rétrécissements, Wiggins a tiré parti pour endosser le premier maillot rose de sa carrière dans un grand tour, un an après son compatriote Mark Cavendish à l'issue du «chrono» par équipes de Venise.

A 30 ans, le Londonien a gardé sa technique de virtuose de la piste -une médaille d'or aux JO d'Athènes, deux aux JO de Pékin-, qu'il a complété par un bagage de routier (4e du dernier Tour de France).

«Je suis conscient de vivre un moment très particulier», a lâché Wiggins à sa descente du podium près du stade olympique qui accueillit les JO de 1928. «C'est un grand honneur que de porter le maillot rose. Il a une grande histoire».

Le Britannique a ajouté cependant qu'il risquait de le perdre au terme de la 2e étape qui relie dimanche Amsterdam à Utrecht sur un parcours très sinueux de 210 kilomètres.

Un sprint est attendu au bout de la courte ligne droite finale (220 m) et les bonifications (20, 12 et 8 secondes allouées aux trois premiers) menacent la position de Wiggins.

L'Allemand Andre Greipel ne compte que 18 secondes de retard et le Néo-Zélandais Greg Henderson, un coéquipier de Wiggins, pointe à seulement 5 secondes.