L'alerte a sonné lundi pour l'Espagnol Alberto Contador, surpris par une cassure dans le final et victime d'une chute dans la première étape de Paris-Nice très ventée et gagnée à Contres par le Néo-Zélandais Greg Henderson (Sky).

Un an après avoir vécu semblable mésaventure dans Paris-Nice, le double vainqueur du Tour de France a de nouveau été piégé par une «bordure» dans une étape de plaine. Cette fois, le guet-apens a été tendu à une douzaine de kilomètres de l'arrivée par ses compatriotes de l'équipe Caisse d'Epargne, au profit d'Alejandro Valverde et du vainqueur sortant Luis Leon Sanchez.

Si le Néerlandais Lars Boom (Rabobank), porteur du maillot jaune de leader, a réussi à revenir, au prix d'un gros effort athlétique, sur le petit groupe de tête, Contador n'a pu l'imiter. Mais, pour le leader d'Astana, le pire est survenu ensuite quand il a chuté, victime d'une vague dans le peloton, à 3 kilomètres de la ligne.

Contador, qui est tombé sur une large plate-bande herbeuse à gauche de la chaussée, a emprunté le vélo d'un coéquipier (Stangelj). Il est rentré très vite, avec l'aide d'une secourable voiture d'équipe (Rabobank), même s'il n'encourait aucun risque chronométrique, l'incident étant survenu dans les trois derniers kilomètres selon les précisions recueillies auprès du jury et le temps du peloton lui étant dès lors attribué.

Le sprint pour Henderson

Touché au haut de la cuisse gauche, le Madrilène s'est dit «préoccupé» par les conséquences musculaires de cette chute. Bien plus que par les 17 secondes concédées à plusieurs de ses adversaires directs (Valverde, L. L. Sanchez, Kreuziger) dans cette étape émaillée par de nombreuses chutes.

Dans le sprint d'arrivée, face au vent, Henderson, un Néo-Zélandais de 33 ans qui vit avec l'ancienne championne du monde de poursuite Katie Mactier, a attendu pour devancer le Slovène Grega Bole et Jérémie Galland, l'un des deux Français (avec Cyril Lemoine, son coéquipier de Saur-Sojasun) à avoir senti le bon coup dans le final.

A l'inverse, Contador, dont l'équipe était restée à l'avant durant une bonne partie de l'étape derrière la principale échappée du jour (R. Feillu, Timmer), a encore été surpris. Comme il l'avait été en juillet dernier dans le Tour de France, sur la route de la Grande-Motte, où le grimpeur espagnol, victime d'un vent capricieux, n'avait pu accrocher le bon wagon.

L'écart a grandi à 30 secondes, à 5 kilomètres de la ligne, pour diminuer presque de moitié sur la ligne. Mais le coup de force a permis à Luis Leon Sanchez de passer devant son compatriote (11 secondes) et à Valverde de se rapprocher à 6 secondes.

Le vent violent qui a balayé la route a condamné quelques noms du peloton. L'addition s'est élevée à plus de 7 minutes pour Pierre Rolland (blessé dans une chute), Pierrick Fédrigo, l'Américain Christian Vande Velde et l'Italien Damiano Cunego, ainsi que pour le grimpeur danois Jakob Fuglsang.

Mardi, la 2e étape relie Contres à Limoges sur un parcours de 201 kilomètres, vallonné dans le final et conclu par une arrivée en faux-plat montant devant le palais des sports de Beaublanc.