Tout le désigne comme le coureur le plus doué de sa génération mais Alberto Contador, qui a déjà gagné le Tour de France il y a deux ans, doit encore faire ses preuves au départ de l'édition 2009.

De Lance Armstrong lui-même à Johan Bruyneel, le manager de la formation Astana, une pluie de roses est d'abord tombée sur le plus jeune lauréat de la dernière décennie, vainqueur en 2007 à l'âge de 24 ans.

«C'est le meilleur dans les courses par étapes», affirment d'emblée les deux hommes, soudés par le lien de sept succès consécutifs dans le Tour.

En mars, le duo ajoute quelques épines sur la route quand l'Espagnol perd Paris-Nice à cause d'une fringale à la veille de l'arrivée. Armstrong estime alors qu'il a encore beaucoup à apprendre, Bruyneel lui reproche une erreur tactique.

Contador encaisse. Il se garde d'élever la voix, d'alimenter la polémique. Lui qui s'était interrogé sur son champ de manoeuvre à la fin de l'année dernière lors de l'annonce de la venue du Texan, a simplement confirmation que la cohabitation avec un coureur du caractère et de la dimension d'Armstrong est forcément compliquée.

Depuis cette période, depuis un mois surtout, l'Espagnol a marqué des points. En course mais aussi en coulisses.

Dans le Dauphiné, il grimpe au niveau de l'Australien Cadel Evans, une valeur sûre en ce domaine. Il se classe troisième sans forcer, sans prendre le moindre risque. Sans chercher non plus à troubler la domination d'Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne), dont l'équipe est annoncée régulièrement comme un possible lieu d'accueil en cas de départ d'Astana.

Un jugement de Salomon

En la circonstance, Contador n'a fait qu'appliquer le théorème de Jose Miguel Echavarri. On n'a jamais trop d'amis, disait en substance l'ancien mentor de Miguel Indurain qu'il mena à cinq victoires dans le Tour durant les années 1990.

Fin juin, celui qui est l'un des cinq coureurs à avoir gagné les trois grands tours (avec Anquetil, Gimondi, Merckx et Hinault) est désigné symboliquement par Bruyneel leader de l'équipe Astana pour le Tour. Il le mérite, estime le responsable du groupe au moment de présenter son effectif du Tour 2009.

Au-delà des paroles, Contador obtient un jugement de Salomon de la part de Bruyneel dans le choix de ses équipiers. Des deux lieutenants qu'il demandait, l'un, le Portugais Sergio Paulinho, est finalement présent à Monaco. L'autre, l'Espagnol Benjamin Noval, a été sacrifié.

En parallèle, Armstrong qui tenait à la présence de son compatriote Chris Horner n'a pas eu davantage satisfaction. Match nul à ce sujet même si la composition d'ensemble donne un léger avantage au clan américain.

Armstrong a dit, répété depuis plusieurs mois, qu'il était prêt à se mettre au service du plus fort si lui-même n'était pas l'homme de la situation. En citant Contador bien sûr mais aussi son compatriote Levi Leipheimer, qui est déjà monté sur le podium du Tour (2007).

Pour Contador, le salut passe par l'affirmation de sa force sans attendre. Le contre-la-montre d'ouverture à Monaco, avec une première moitié de parcours en montée, l'avantage. La perspective d'Arcalis, la première arrivée au sommet dès la 7e étape, le rassure.

«C'est un col qui me convient parfaitement», se félicite à l'avance l'Espagnol. Pour lui, la première semaine s'annonce déjà capitale.