Cinq coureurs cyclistes, dont l'ancien champion du monde espagnol Igor Astarloa, sont les premiers sportifs accusés de dopage à partir des irrégularités de leur passeport biologique, a annoncé mercredi l'Union cycliste internationale (UCI).

Dans un communiqué, la fédération cycliste dit avoir demandé l'ouverture de procédures disciplinaires à l'encontre de trois coureurs espagnols, Igor Astarloa, Ruben Lobato Elvira, Ricardo Serrano et deux Italiens, Pietro Caucchioli et Francesco De Bonis, «pour violation apparente du règlement antidopage sur la base des informations apportées par le profil sanguin inclus dans leur passeport biologique».

Il revient à leurs fédérations nationales de sanctionner ces coureurs, qui devraient se voir infliger deux ans de suspension.

L'UCI est ainsi la première fédération à accuser des sportifs de dopage sur la base de variations anormales de leur profil hématologique, alors que la lutte antidopage se basait jusqu'alors essentiellement sur la détection de produits interdits dans le sang ou les urines d'un sportif.

A moins de trois semaines du Tour de France, la fédération internationale envoie du même coup un signal à ceux tentés de recourir à la dernière pilule miracle du moment: même s'ils échappent à un contrôle antidopage sur la Grande Boucle, ils peuvent être rattrapés par leur passeport biologique.

Cette nouvelle arme dans l'arsenal antidopage consiste à démontrer qu'il y a eu recours au dopage à partir des effets constatés sur l'organisme, une idée évoquée depuis plusieurs années, mais que le cyclisme a été le premier sport à mettre en place officiellement au 1er janvier 2008.

Depuis, chaque fois qu'un coureur subit un test lors d'une course ou hors compétition, les valeurs de ses paramètres sont rentrées dans une base de données, permettant d'établir un profil, grâce à un modèle mathématique développé par le laboratoire antidopage de Lausanne.

En cas de variation anormale de ces paramètres, le profil est scruté par un panel d'experts indépendants, qui estiment si oui ou non cette variation est la conséquence d'une manipulation à des fins de dopage.

L'UCI souligne que l'examen de ces profils depuis l'introduction du passeport «a également confirmé le résultat de l'analyse d'échantillons pour des coureurs qui ont été contrôlés positifs» au cours des derniers mois. Mais elle n'a pas ouvert de nouvelles procédures disciplinaires à l'encontre de coureurs déjà sous le coup d'une suspension.