L'Italie Danilo Di Luca a enflammé mercredi la montée du Blockhaus sans parvenir à gagner la 17e étape du Giro qui est revenue à son compatriote Franco Pellizotti, à l'altitude de 1674 mètres.

Di Luca, troisième de l'étape derrière l'Italien Stefano Garzelli, a dû se satisfaire d'une poignée de secondes (13, bonification incluse) grignotées sur le porteur du maillot rose, le Russe Denis Menchov, qui a fait un pas de plus vers la victoire finale.

Devant un public qui lui était tout acquis, Di Luca a forcé l'allure sur les pentes du Blockhaus (centre-est), la montagne au dôme de neige au-dessus de l'Adriatique. Il a relancé tant et plus derrière Pellizotti qui avait attaqué à 14 kilomètres de l'arrivée, pour un résultat incertain.

«Menchov a coincé mais dans les 200 derniers mètres», a reconnu le coureur des Abruzzes. «Au moins, c'est la première fois qu'il est un peu en difficulté».

Le Russe, décroché de 5 secondes sur la ligne, a relativisé: «C'est seulement sur le final que j'ai manqué un peu de rythme. Cinq secondes, ce n'est rien, une différence de braquet, un changement de rapport. Je suis très tranquille.»

L'ascension finale, longue de 18 kilomètres, a surtout coûté cher à l'Espagnol Carlos Sastre, deux jours après son succès de Monte Petrano. Le vainqueur du Tour de France a déboursé près de deux minutes à Pellizotti et a rétrogradé de la troisième à la cinquième place du classement.

Rendez-vous au Vésuve

«On a toujours des doutes au lendemain de la journée de repos», a souligné Menchov. «C'est aussi pour cette raison que je suis satisfait, et même très satisfait, du bilan».

Si Pellizotti s'est rapproché à deux minutes, le Russe a contrôlé Di Luca, son adversaire le plus dangereux. Accroché comme une sangsue à la roue de l'Italien, le Russe ne s'est occupé d'aucun autre coureur, pas même Lance Armstrong, le premier à contre-attaquer derrière Pellizotti.

L'Américain, intercalé durant plusieurs minutes, a vu revenir sur lui le petit groupe mené par Di Luca (avec Menchov, Basso et Garzelli). Il a tenté de prendre leur sillage puis a grimpé au rythme de Sastre, sur la route bien revêtue menant vers les alpages du massif de la Maiella.

Au courroux du public, Garzelli a sprinté pour la deuxième place et a privé Di Luca de 4 secondes de bonification supplémentaires. «Je fais ma course», s'est défendu logiquement le porteur du maillot vert de meilleur grimpeur, copieusement hué lors de la cérémonie protocolaire.

Pellizotti, quatrième du Giro l'année passée, a apporté à l'équipe Liquigas un succès très attendu. Souvent en action, la formation italienne courait après sa première victoire dans ce Giro du Centenaire qu'elle avait abordé avec de hautes ambitions. Au départ de Venise, les responsabilités étaient partagées entre le coureur du Frioul et Ivan Basso.

De Menchov à Pellizotti, tous ont donné rendez-vous vendredi au Vésuve, pour la dernière arrivée au sommet. Sauf surprise, la 18e étape s'annonce comme une simple transition, jeudi, sur un parcours de 182 kilomètres reliant Sulmona à Bénévent.